Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a déclaré dimanche que le Parlement ne se réunira pas pour élire un président sans la participation des députés chiites. Cette déclaration intervient après que le chef des Forces libanaises Samir Geagea a affirmé mardi qu'il serait prêt à participer à une séance parlementaire pour élire un président sans la participation des représentants de la communauté chiite.
Le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022. Le Hezbollah et le mouvement Amal soutiennent le dirigeant des Marada Sleiman Frangié pour la présidence. Les Forces libanaises et leurs alliés accusent le tandem chiite de perturber l'élection pour favoriser son candidat préféré.
« Le Parlement ne s'est pas réuni et ne se réunira pas pour élire un président sans les députés chiites, et personne ne peut isoler les chiites au Liban. Il est temps de protéger le Liban qui est gouverné par le consensus, et la seule alternative au consensus est la ruine », a déclaré Ahmad Kabalan, proche du mouvement Amal et du Hezbollah.
« Arrêtons le jeu de la trahison politique »
Samir Geagea avait affirmé mardi dans une interview accordée à la chaîne LBC qu'il accepterait une session en vue d'élire un chef de l’État sans la participation de députés chiites. La Constitution le permet, tout comme le Pacte national. Par exemple, si les maronites refusaient une décision, le pays en serait-il paralysé ? », avait-il ajouté.
Le mufti jaafarite a rétorqué dimanche que le président du Parlement Nabih Berry était le seul à pouvoir convoquer une séance électorale. Il a souligné aussi l'importance du partenariat et de la solidarité face à la division, ajoutant que « la protection du Liban constitue le plus grand intérêt national qui soit », et que la valeur nationale du Liban découle de la souveraineté du pays.
« Arrêtons le jeu de la trahison politique. Aux faucons, je dis : un Liban consensuel constitue un intérêt national suprême, la protection de la paix civile est la plus grande nécessité pour le pays... et ce qui se passe actuellement est une guerre stratégique sans précédent. Il n'y a pas d'alternative à la protection du Liban », a conclu le mufti.
Il faut arrêter de nous agiter la menace de la "mésentente" communautaire à chaque tournant, il y a une communauté qui en a fait son arme pour détruire le Liban, il faut enfin qu'elle rentre sous l'autorité de l'état. Élémentaire.
11 h 02, le 12 novembre 2024