Le député israélien Yitzhak Kroizer, issu du parti d'ultra-droite Otzma Yehudit (Force juive en français, NDLR), a été démis de ses fonctions de combattant réserviste au sein de l'armée après avoir été photographié dans une maison au Liban-Sud avec un graffiti derrière lui indiquant « Bureau du député Kroizer », rapporte le Haaretz. L'armée a transféré M. Kroizer d'un rôle de combattant à une unité de réservistes pour les fonctionnaires, mettant ainsi fin à son service actuel, ajoute le journal israélien. Une information confirmée par l'armée israélienne dans un communiqué dimanche après-midi.
Celle-ci a déclaré qu’en règle générale, les membres de la Knesset « ne sont pas autorisés à participer à la réserve sauf dans des cas exceptionnels, et que la demande de M. Kroizer de servir avait été approuvée ». L'armée considère que le graffiti et la diffusion de la photo sont « une action qui ne sert pas un besoin opérationnel sur le champ de bataille » et les considère comme une violation du protocole, ajoute le Haaretz. Le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré : « L'incident a été examiné, et il a été décidé de mettre fin au service de réserve de l'individu en question », rapporte le journal.
Dans un message publié sur X, le membre de la Knesset a confirmé avoir été démis du service de réserve, conspuant « l'enquête du Haaretz » sur les raisons de la publication de la photo. Dans un entretien télévisé sur une chaîne israélienne, il a en outre démenti avoir peint lui-même le graffiti, justifiant la capture de la photo par « l'atmosphère » ambiante au sein des groupes de réservistes.
« Honte au commandement »
La photo a été partagée sur le réseau X samedi par le ministre de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben-Gvir, issu du même parti que le député mis en cause. Il a écrit : « Nous avons la chance, dans Otzma Yehudit, d'avoir le député Kroizer. Un combattant à la Knesset et au Liban. Reste en sécurité, Yitzhak, on t'attend. Honte au commandement de l'armée qui t'a licencié à cause de cela ! ».
Il y a quelques semaines, M. Ben-Gvir avait vivement critiqué la décision de l'armée israélienne d'ouvrir une enquête sur la « mort » d'un prisonnier enlevé lors de combats au Liban-Sud. Il s'agirait d'un combattant du Hezbollah capturé par l'armée israélienne au Liban-Sud, qui aurait été exécuté au cours de son interrogatoire par un soldat réserviste, selon des médias israéliens, dont Israel Hayom et Channel 14, qui avaient rapporté ces informations.
M. Ben-Gvir avait qualifié de « honteuse » l'idée même d'enquêter sur la mort d'un combattant du Hezbollah. L'enquête avait révélé que le prisonnier a été tué par un membre de l'unité 504, l'unité de renseignement israélienne chargée des interrogatoires.
L'armée s'est rétracté.
22 h 57, le 03 novembre 2024