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Nos Lecteurs ont la Parole

Le monde à l’envers ou bien le monde de travers ?

Le monde à l’envers ou bien le monde de travers ?

L’exposition « El Mundo de Quino » et son célèbre personnage, Mafalda, à l’avenue Paseo de la Reforma, au Mexique, en juin 2022. Photo d’illustration Own Work/Wikimedia Commons

Il va sans dire que la personnalité de chaque individu est unique. C’est ce qui nous distingue des autres et qui fait notre particularité propre et notre individualité spécifique. Chacun de nous est donc sans pareil, unique en son genre, unique en sa façon de penser et de réagir face aux événements imprévus et imprévisibles de la vie.

Si la population mondiale compte actuellement presque huit milliards d’humains, il faut logiquement chiffrer le même nombre en types de personnalité et en modes de pensée.

En continuant sur la même lancée et dans le même ordre d’idées, il faut reconnaître que plusieurs facteurs forgent la personnalité des hommes (et des femmes) qui vivent avec nous sur cette planète communément appelée Terre. La famille, l’histoire, la géographie, les conditions climatiques, les épreuves, les croyances, les valeurs, le passé, les guerres, les traumatismes, la hiérarchie des normes et des critères de chacun... Sans nullement oublier, évidemment, le cursus scolaire et universitaire, pour celles et ceux qui ont eu la chance et le privilège d’en profiter. Avec une mention de taille qui concerne les lois. Ces lois, qui font partie intégrante des paramètres qui forgent également notre moi intérieur propre.

L’école sert certes à instruire et à transmettre l’instruction et le savoir. Mais avant tout, le rôle de l’école est d’enseigner la science du raisonnement et de fournir aux élèves l’art de la démonstration, de l’argumentation et de la déduction, qui relève tout simplement de la logique. Cette capacité à porter un jugement éclairé et à prendre des décisions appropriées. Elle sert de cadre directeur au doute, dans le sens noble du terme, et à la pensée critique qui nous permettent en toute liberté et sans restriction aucune d’analyser les informations, d’évaluer les arguments et de tirer les conséquences et les conclusions adéquates. Nous rejoignons ici, en quelque sorte, le dilemme problématique entre la tête bien pleine de Rabelais et la tête bien faite de Montaigne.

Vient ensuite l’enseignement supérieur, qui concerne beaucoup plus l’insertion dans la société, l’engagement dans le monde des affaires et du travail et tout ce qui a rapport avec les normes d’éthique.

Sans oublier également les lois qui ont, entre autres, pour objectif d’organiser la vie en société.

Pourquoi tenir, dans cette réflexion, à mettre en valeur, d’une part, l’éducation, dans ces deux paliers scolaire et universitaire, et, d’autre part, les lois ?

Parce que, tout simplement, notre monde d’aujourd’hui devient de plus en plus fou, de plus en plus absurde, contraire à la raison, à la logique et à tout ce qu’on a appris comme principes et valeurs, en famille (en famille en premier, parce que le rôle de la famille est primordial dans l’éducation, surtout au niveau valeurs), sur les bancs de l’école et dans les manuels. Et par rapport aux lois et règlements, parce que la Constitution et ces mêmes lois sont devenues de mal en mal, une simple vue de l’esprit qu’on brandit à la convenance des égoïsmes et des intérêts. Des intérêts, très souvent, dans le sens péjoratif du terme, naturellement.

Il suffit de voir que ce monde est régi par des fous, des malades et des illuminés qui soutiennent des doctrines et des idéologies (dépassées par le temps) rien de plus sectaires, intolérantes et fanatiques. Des individus qui, tout en prétendant le contraire, n’ont aucun respect pour la personne humaine, son intégrité physique et morale et sa dignité, pour la destinée des peuples, leur bien-être et leur prospérité.

Que tout ce que nous avons acquis comme principes, au fil des ans, dans les manuels, précis et traités est foulé aux pieds. Lorsque l’absurde et l’aberrant deviennent la règle et que l’humain, le cohérent et la logique deviennent l’exception.

Quand les civils servent de chair à canon rien que pour satisfaire les égoïsmes et les exigences démentes de ceux qui se maintiennent au pouvoir sans aucun égard pour la volonté populaire, la libre détermination des peuples et à leur droit à disposer d’eux-mêmes.

Ceux qui se permettent de donner des leçons de bonne gouvernance malgré un bilan rien de plus médiocre, ou bien des leçons de conduite et de morale tout en trempant jusqu’au cou, jusqu’au nez, dans l’asphyxie de l’incompétence et de la corruption...

Lorsque la raison (si on peut encore l’appeler raison) du plus fort est toujours la meilleure, même si elle est malveillante, haineuse, vindicative et de surcroît très souvent stupide.

Lorsque la violence et la barbarie ont voix au chapitre avec des adeptes qui se vantent de vouloir changer le monde et le rendre meilleur alors que ce dernier ne cherche éperdument rien qu’un minimum d’amour, de paix, de sourire, de tendresse, d’émerveillement, d’empathie et de ponts à bâtir.

Lorsqu’une simple critique, tout à fait fondée et légitime, est considérée comme de la haine, du racisme ou de l’antisémitisme (et dire pour info que tous les peuples de la région sont des peuples sémites).

Avec comble des combles et cerise sur le gâteau, aucun sentiment de remords, de repentir ou quelque intention de se remettre en cause. Pas même un tout petit regret.

Il vaut mieux peut-être, à ce stade et par dépit, fermer sa bouche et s’arrêter là, pour ne plus sombrer encore et encore dans le désarroi et l’inconcevable admis.

Ce n’était qu’une liste non exhaustive, chargée d’exemples à titre indicatif, pour mettre en valeur le contexte insensé, aberrant et absurde dans lequel nous baignons actuellement et qui devient de plus en plus normal, habituel et acceptable. Sans parler du fait que ce cadre, peu élogieux, devient fâcheusement, de mal en pis et sans le vouloir, notre norme de vie actuelle et le critère de notre existence.

C’est à se demander, pour conclure, s’il vaut mieux de nos jours commencer à enseigner dans les écoles et les campus d’université l’antilogisme, l’antirationnel et les anti-valeurs humaines avec tout ce qui en découle comme instincts déchaînés et pulsions incontrôlées, contraires à la raison, à la pensée, à la sagesse, à la tolérance, à la déontologie et au bon sens... Tout cela pour être dans le vent et rester au goût du jour et up to date, malheureusement.

Où en sommes-nous ? !

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Il va sans dire que la personnalité de chaque individu est unique. C’est ce qui nous distingue des autres et qui fait notre particularité propre et notre individualité spécifique. Chacun de nous est donc sans pareil, unique en son genre, unique en sa façon de penser et de réagir face aux événements imprévus et imprévisibles de la vie. Si la population mondiale compte actuellement presque huit milliards d’humains, il faut logiquement chiffrer le même nombre en types de personnalité et en modes de pensée. En continuant sur la même lancée et dans le même ordre d’idées, il faut reconnaître que plusieurs facteurs forgent la personnalité des hommes (et des femmes) qui vivent avec nous sur cette planète communément appelée Terre. La famille, l’histoire, la géographie, les conditions climatiques, les épreuves, les...
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