Le Hezbollah a fermement condamné lundi la tournée médiatique organisée par l'armée israélienne à l'intention de journalistes étrangers au Liban-Sud.
Dans un premier communiqué, le parti chiite avait initialement réagi à un reportage de la BBC réalisé par la correspondante de la chaîne à Jérusalem, Lucy Williamson. Celle-ci était entrée dans le sud du Liban dans le cadre d'un convoi organisé par l'armée israélienne à l'intention des journalistes.
« Dix jours plus tard (après le début de l'incursion terrestre israélienne au Liban-Sud, ndlr), l'armée nous emmenait dans un village situé à quelques kilomètres en territoire libanais, où elle venait d'établir « un certain niveau de contrôle » », a écrit la journaliste. « L'artillerie israélienne explosait dans les airs lorsque nous sommes arrivés... Deux chars d'assaut se trouvaient près de ce qui était autrefois la place d'un village. Le niveau de destruction autour d'eux rappelle celui de Gaza », a-t-elle signalé.
« La BBC, sur toutes ses plateformes et dans différentes langues, ne s'est pas contentée de se ranger aveuglément du côté des meurtriers et des criminels et de justifier la barbarie sioniste contre les peuples palestinien et libanais, mais a envoyé effrontément une équipe qui est entrée dans un village du Liban-Sud accompagnée par l'armée israélienne qui a violé (...) la souveraineté et les lois libanaises », a dénoncé le Hezbollah dans son texte. Il a aussi condamné « cette mesure injustifiée et absolument inacceptable et exigé que le ministère de l'Information, le Conseil national des médias et les organismes judiciaires et de sécurité compétents prennent les mesures juridiques nécessaires à l'encontre de la BBC et de ses équipes au Liban et protestent auprès de la BBC Company et des organes juridiques qui la représentent ».
Six employés de la BBC Arabic à Beyrouth ont annoncé leur démission lundi pour protester contre le reportage publié par la BBC English sur les zones de combat dans le sud du Liban, après qu'une équipe de la chaîne a visité des villages libanais dans le cadre d'une tournée médiatique organisée par l'armée israélienne.
Les employés ont déclaré qu'ils « ne reprendront pas le travail tant que l'institution ne présentera pas des excuses pour le reportage ou ne demandera pas des comptes à l'équipe qui a accompagné l'armée israélienne ».
D'autres médias concernés
« Outre la BBC, le Washington Post, le Wall Street Journal, le Telegraph, Fox News, Reuters, le New York Times, le Financial Times, l'Associated Press et d'autres réseaux et chaînes ont également participé à cette tournée », a ajouté le Hezbollah dans un second communiqué.
De son côté, le quotidien Haaretz a indiqué que « l'armée israélienne a récemment commencé à emmener des journalistes pour de brèves visites dans des villages et des avant-postes du Hezbollah près de la barrière (frontalière) où elle a opéré. Ces sites devaient servir de tremplins à partir desquels la force d'élite du Hezbollah (al-Radwane) pourrait lancer une attaque surprise en Israël ».
Le Secrétariat aux médias de la Conférence populaire libanaise a demandé au ministère de l'Information et au Conseil national des médias « d'arrêter les opérations de l'équipe de la BBC au Liban en raison de sa coopération avec les forces de l'ennemi sioniste et de sa violation des lois libanaises et de la souveraineté nationale », a rapporté lundi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). « La décision de la BBC d'envoyer une équipe de journalistes dans l'un des villages du sud du Liban, accompagnée par l'armée d'occupation sioniste, constitue une violation flagrante et totalement inacceptable de la terre et de la souveraineté libanaises, ainsi que des lois en vigueur », a-t-il estimé.
Condamnant fermement cet « acte honteux », il a appelé le ministre de l'Information, le président du Conseil national des médias et les autorités judiciaires et de sécurité compétentes à « prendre les mesures juridiques nécessaires à l'encontre de cette chaîne et de ses équipes au Liban, à lui interdire de mener des activités médiatiques dans le pays et à envoyer une protestation ferme à l'administration de la BBC afin d'empêcher qu'une action aussi odieuse ne se reproduise ».
Environ 1,5 million de personnes ont été déplacées au Liban depuis que les combats ont éclaté entre le Hezbollah et Israël et se sont intensifiés le 23 septembre. Au cours de l'année écoulée, au moins 2 141 personnes ont été tuées au Liban et près de 10 099 autres ont été blessées, selon le ministère libanais de la Santé.
Ils veulent “empêcher qu'une action aussi odieuse ne se reproduise”. Les journalistes de tout bord font leur travaillent. Eux, les fachos Hezbollahis, qui leur a permis d’entrer en guerre sans le consentement du peuple Libanais? Ils sont responsables de ce qui arrivent au Liban, comme le Hamas l’est à Gaza. Ils servent les intérêts de l’Iran et le monde n’est pas dupe. D’où leur silence sur la catastrophe qui a lieu. Après avoir giflé quelqu’un il ne faut pas s’étonner de se prendre un uppercut.
06 h 00, le 15 octobre 2024