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Nos Lecteurs ont la Parole

Mise à nu, sans fard ni artifice (suite)

Dans un premier texte publié le vendredi 27 septembre 2024, nous avons parlé des partis politiques et des liens, assez équivoques, qui existent entre la démocratie et ces partis. Nous avons également abordé les différentes transgressions au Liban, par ces mêmes partis, de la loi qui régit leur naissance et leur parcours. En précisant que cette loi archaïque date de 1909.

Aujourd’hui, nous allons, de plus près, essayer de sonder, et de l’intérieur, les rouages, les processus, les mécanismes utilisés pour pêcher les nouvelles recrues. Découvrir, de ce fait, la silhouette et le portrait idéal de ces « nouveau-nés », de ces postulants et en même temps de ces appelés.

Pour cela, creusons un peu plus pour savoir comment les choses se passent à l’intérieur de ces partis. Passons au crible et au peigne fin les procédés utilisés pour connaître de plus près les circonstances qui entourent ce dossier épineux et ses détails.

Mais avant de scruter les tenants et aboutissants des procédés mis en service, il faut convenir que tous se targuent d’avoir les meilleurs dispositifs pour une prise de décision rien de plus idéale, consensuelle, transparente, ouverte et démocratique, basée sur une sorte de système où la base choisit les dirigeants en votant. Chaque parti prétend avoir le mode de fonctionnement le plus parfait et le plus idyllique.

À les entendre, on dirait un phare de démocratie, de liberté et de tolérance.

Néanmoins (et sans nullement vouloir généraliser, pour éviter de tomber dans le manque d’objectivité), si nous ouvrons cette boîte de Pandore, nous allons être très surpris de découvrir les outils et les moyens de bord employés : à commencer par le lavage de cerveau (ou brainwashing), l’endoctrinement, l’intox, la manipulation, la pensée unique (et inique), la démagogie, le clientélisme, l’opportunisme, l’arrivisme, l’électoralisme (au détriment des principes et des valeurs acclamés), vision d’un seul œil ou même, tout carrément, manque de vision, action sur le terrain suivant les petits intérêts, slogans creux et vides de sens, uniformité des positions en fonction des desiderata du président du parti qui généralement fait la pluie et le beau temps, en sa qualité de leader absolu et de gourou inconditionnel. Sans compter la domination d’une main de fer de ce dernier sur toute la structure du parti. Grand chef manitou, adulé et idéalisé à outrance, à qui les adeptes seraient prêts, malgré son despotisme, à donner leur chemise et dans les urnes, lors des élections, leur voix, avec aucune limite d’asservissement, eu égard aux symptômes du syndrome de Stockholm.

À part la mise à l’index d’une catégorie d’adhérents pour seule raison de points de vue différents, les promesses et engagements électoraux non tenus, les stéréotypes de la pensée, l’absence de charisme, le conformisme des opinions, la primauté de la culture de la soumission sur celle des idées, de l’intellect, du changement et des innovations...

Observons également le profil de la « clientèle » visée. Les personnes les plus concernées par ce tableau peu élogieux sont, majoritairement, les pauvres d’esprit, ceux aux idées étroites, les ignorants prétentieux, ceux qui trompeusement se donnent des airs de VIP et de connaisseurs en prétendue géopolitique et en soi-

disant stratégie politique (généralement politicienne), en paradant souvent avec cigare bien en apparence, rappelant en quelque sorte les nouveaux riches, ces néo-fortunés, par suite des crises successives de la dernière heure, ceux qui manquent d’esprit critique, ceux qui ne se mettent jamais en doute, ceux qui sont habitués à la soumission et à la sujétion sans rechigner. Sans, par ailleurs, nullement oublier les profiteurs cupides de toutes sortes, avides de prestige, de pouvoir, de positions sociales, souvent imméritées, et d’abjects gains et bénéfices de tous genres.

Pour conclure, si l’amour de la patrie et le fait de désirer sa sécurité, son essor, sa stabilité et la prospérité de son peuple équivalent à être taxé de traître, de sans honneur ni dignité (méthode très répandue depuis quelque temps pour intimider et faire taire), dans ce cas précis, eh bien, nous le sommes vivement et fiers de l’être. Et de grâce, qu’on ne nous parle plus de fierté nationale, d’amour-propre et d’orgueil. Si ces caractéristiques doivent nécessairement passer par l’humiliation, les privations, les frustrations, les guerres, l’exode, la misère et la détresse, si c’est le prix à payer, on n’en veut plus. On s’en passe royalement. Des couleuvres, on en a avalé, ces derniers temps, et à la pelle. Sachez une bonne fois pour toutes que ce que nous avons subi, ces quelques années, nous suffit. Assez, stop, basta, nous crions, sur tous les toits et dans toutes les langues, haro sur le baudet, afin d’exprimer notre stupeur, notre révolte et notre désarroi.

Là, me vient à l’esprit cette citation de George Gordon, alias Lord Byron, qui dit : « Si je suis un imbécile, du moins, suis-je un imbécile qui doute ; et je n’envie à personne la certitude d’une sagesse pleine de suffisance. »

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

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Dans un premier texte publié le vendredi 27 septembre 2024, nous avons parlé des partis politiques et des liens, assez équivoques, qui existent entre la démocratie et ces partis. Nous avons également abordé les différentes transgressions au Liban, par ces mêmes partis, de la loi qui régit leur naissance et leur parcours. En précisant que cette loi archaïque date de 1909. Aujourd’hui,...
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