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Politique - Focus

Guerre au Liban : l’avenir de la Finul plus incertain que jamais

Après avoir demandé aux Casques bleus d’évacuer certaines de leurs positions, l’État hébreu inonde les réseaux sociaux de vidéos de passages souterrains présumés appartenir au Hezbollah.

Guerre au Liban : l’avenir de la Finul plus incertain que jamais

Des soldats libanais et des Casques bleus de la Finul à Kfarchouba, au Liban-Sud, le 26 août courant. Photo Mohammad Yassine

Prise en étau dans la guerre féroce que se livrent le Hezbollah et Israël, la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) voit, jour après jour, ses mouvements limités et ses options réduites comme peau de chagrin. Cette force internationale est mandatée pour assurer la bonne application de la résolution 1701 qui avait mis fin à la guerre de juillet 2006 et qui réclame un retrait du Hezbollah vers le nord du fleuve Litani, en échange d’un arrêt des violations israéliennes de la souveraineté libanaise. Aucun des belligérants n’a véritablement respecté sa part du marché, ce qui a valu aux Casques bleus de nombreuses critiques. Surtout dans le cadre de la guerre en cours, dans laquelle la Finul, aux premières loges des affrontements et dont l’avenir est incertain, se trouve dans une position très difficile. Malgré cela, le commandement de la force onusienne persiste et signe : les Casques bleus poursuivront leur mission en dépit de tout. Et ce malgré une demande de l’armée israélienne formulée il y a six jours de « déplacer certaines de leurs positions ».

Grisé par ses récents succès contre le Hezbollah, Israël affirme vouloir changer la donne, non seulement au Liban mais au Proche-Orient. Une ambition qui, à ses yeux, nécessite de conquérir une partie du Liban-Sud – transformé en « terre brûlée » – pour y instaurer un nouveau statu quo.  Dans ce cadre, l’armée israélienne mène parallèlement une guerre de communication tout aussi féroce, ne lésinant plus sur la quantité de vidéos destinées à prouver son point de vue : une grande partie du territoire libanais a été transformée par le Hezbollah en un immense bunker où il stocke son arsenal « menaçant ».

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Après avoir lancé une incursion terrestre au Liban-Sud lundi, l’armée israélienne a publié le lendemain des vidéos de tunnels présumés du Hezbollah qu’elle aurait découverts et détruits lors de cette opération. Le Hezbollah, lui, assure qu’il s’agit de vieilles images. Dans ces vidéos, comme dans d’autres qui ont été publiées samedi, on voit des soldats israéliens avancer dans des tunnels et y trouver des armes et des munitions, des barils en plastique, des habits militaires, des lits de camp, un évier et de la vaisselle et même de la nourriture et des confiseries dans un frigo. D’autres enregistrements montrent une habitation qui aurait abrité dans son sous-sol un tunnel du Hezbollah rempli d’armes et de munitions.

Discréditer la Finul ?

Selon l’État hébreu, ces tunnels devaient servir au Hezbollah pour « enlever ou assassiner des soldats ou des civils israéliens, et pour s’emparer d’une frange du territoire israélien en cas d’hostilités ». Mais une source diplomatique anonyme affirme qu’il pourrait bien s’agir de « faux », notamment de vidéos tournées après l’annonce de la découverte, par l’armée israélienne, en avril 2019, de six tunnels conduisant en territoire israélien. À l’époque, le commandant de la Finul, le général Stephano Del Col, avait assuré à L’Orient-Le Jour qu’il était « difficile de prouver quand ces tunnels ont été creusés et qui en sont les auteurs ». Selon Israël, ces tunnels, qui s’enfonçaient à 80 mètres de profondeur, « étaient en violation de la résolution 1701 », et devaient servir au Hezbollah « à passer du Liban à Israël afin d’enlever ou d’assassiner des soldats ou des civils israéliens ». Après cette découverte, les Israéliens s’étaient attelés à bloquer ces galeries en y injectant d’énormes quantités de ciment. Dépêchés sur place, les soldats de la Finul ont été empêchés par le Hezbollah de visiter les lieux sous prétexte qu’il s’agissait d’un empiètement sur des «propriétés privées ». Les dernières manœuvres pourraient donc être une façon de dire que des passages souterrains ont été excavés en dépit de la présence de près 10 000 soldats de diverses nationalités chargés du maintien de la paix. Une façon de discréditer la force multinationale, notamment aux yeux de la communauté internationale, à l’heure où Tel-Aviv semble s’opposer à un retour au statu quo à la frontière avec le Liban, considérant la 1701 comme étant obsolète.

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Pour les Casques bleus, souvent contraints de rejoindre les abris à l’ombre de l’intensification du pilonnage ces dernières semaines surtout, leur mission d’observation et de vérification de ces allégations s’en trouve encore plus compromise. « Comment voulez-vous que les soldats de la Finul puissent assumer leurs tâches quotidiennes si de surcroît on leur demande d’évacuer les lieux », s’offusque le diplomate cité plus haut. En réponse à la requête israélienne d’évacuer certaines de ses positions, l’informant « de son intention de mener des incursions terrestres limitées au Liban », la Finul a tranché : « Les soldats de la paix maintiennent leur présence sur l’ensemble des sites », assure à notre journal le porte-parole de la force multinationale, Andrea Tenenti. Il a indiqué à ce propos que les Casques bleus sont régulièrement en train « d’adapter leurs positions et leurs activités » aux circonstances, assurant toutefois qu’ils continueront jusqu’à nouvel ordre de remplir leur mission dans la mesure du possible. « Les drapeaux des Nations unies continueront de flotter », a-t-il lancé. Avant de préciser que la Finul a envisagé « des plans d’urgence qui sont immédiatement opérationnels en cas de nécessité », rappelant que la sécurité des unités sur place « est primordiale, les deux parties belligérantes ayant l’obligation de la garantir ».

Prise en étau dans la guerre féroce que se livrent le Hezbollah et Israël, la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) voit, jour après jour, ses mouvements limités et ses options réduites comme peau de chagrin. Cette force internationale est mandatée pour assurer la bonne application de la résolution 1701 qui avait mis fin à la guerre de juillet 2006 et qui réclame un retrait du Hezbollah vers le nord du fleuve Litani, en échange d’un arrêt des violations israéliennes de la souveraineté libanaise. Aucun des belligérants n’a véritablement respecté sa part du marché, ce qui a valu aux Casques bleus de nombreuses critiques. Surtout dans le cadre de la guerre en cours, dans laquelle la Finul, aux premières loges des affrontements et dont l’avenir est incertain, se trouve dans une position...
commentaires (4)

De Gaulle said it best “cette chose”. Send them back home and replace them with food and shelter for the refugees. Better use of the UN funds….

Tartanpion

18 h 03, le 07 octobre 2024

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Commentaires (4)

  • De Gaulle said it best “cette chose”. Send them back home and replace them with food and shelter for the refugees. Better use of the UN funds….

    Tartanpion

    18 h 03, le 07 octobre 2024

  • Ces 10.000 soldats de la FINUL postés au sud du pays maintiennent admirablement la paix, “ preuve à l’appui”, la guerre destructrice en cours. Depuis des décennies, leur rôle se limite à faire le pied de grue. Avec ou sans eux c’est kif- kif.

    Hitti arlette

    17 h 08, le 07 octobre 2024

  • Fi nulle? Où?

    Wlek Sanferlou

    13 h 28, le 07 octobre 2024

  • Il vous suffit de contacter un collègue de Fox News Trey Yingst . il est sorti avec les troupes de l'entité au Liban

    Dorfler lazare

    13 h 05, le 07 octobre 2024

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