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Politique - Discours

Nasrallah : Nous avons subi un « coup dur »... mais Israël a échoué

« Le scénario d’une guerre totale est exagéré », estime le chef du Hezbollah, qui temporise en ce qui concerne sa riposte à l’attaque ayant visé les appareils de transmission des membres de son parti.

Des habitants rassemblés dans un café de la banlieue sud de Beyrouth pour assister au discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 19 septembre 2024. Anwar Amro/AFP

C’est un discours sans surprises qu’a prononcé jeudi le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Malgré les explosions sanglantes qui ont secoué le Liban ces derniers jours, faisant 37 morts et des milliers de blessés, le chef du Hezbollah a puisé dans son registre classique lors de cette allocution, décidée à la dernière minute puisqu’il comptait initialement « attendre le premier anniversaire du 7 octobre » avant d’apparaître de nouveau sur les écrans. « Ce qui m’a poussé à parler aujourd’hui, ce sont les événements qui se sont déroulés au cours des deux derniers jours, et cela requiert des paroles, une évaluation et une prise de position », a-t-il lancé. Dans ce cadre, il a estimé que l’opération de sabotage israélienne, qui a provoqué l’explosion de milliers d’appareils de télécommunication sans fil (bipeurs et talkies-walkies) utilisés par les membres du Hezb, était non seulement « une agression majeure et sans précédent » mais aussi un « coup dur » pour le parti. Il a toutefois estimé que malgré la supériorité technologique qu’il a démontré, Israël n’a réussi à réaliser aucun de ses trois objectifs à travers cette opération.

« Toi, Netanyahu »

Selon le chef du Hezbollah, Israël avait d’abord pour objectif d’exercer une pression sur le mouvement pour l’inciter à fermer le « front de soutien » au Hamas, ouvert le 8 octobre dernier dans le cadre de « l’unité des fronts » voulue par l’Iran, dont le parti chiite est l’obligé. Depuis, des dizaines de milliers d’Israéliens ont dû évacuer le Nord, sans perspective de retour avant la fermeture de ce front. Une pression financière, politique et populaire dont le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se passerait volontiers. « Israël a violé toutes les lois et lignes rouges, sans égard pour quoi que ce soit, ni sur le plan humanitaire ni sur le plan éthique, et a essayé de tuer 5 000 hommes en moins de deux minutes, a martelé le dignitaire chiite. Mais nous disons à l’ennemi que le front libanais ne s’arrêtera pas avant la fin de la guerre à Gaza ! Cela fait bientôt 12 mois que nous le disons. Malgré tous ces massacres, je le dis : quels que soient les obstacles et les sacrifices, la résistance au Liban n’arrêtera pas son soutien à Gaza, à la Cisjordanie et à la Palestine. » Le chef du Hezbollah a même considéré que son « front de soutien » était l’une des principales cartes de négociation dont dispose le Hamas dans les pourparlers avec Israël pour un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne. Il a également réitéré que l’arrêt de la guerre à Gaza était « la seule solution » pour permettre le repeuplement des localités frontalières avec le Liban. Interpellant le chef du gouvernement israélien, il a lancé : « Toi, Netanyahu, tu penses vraiment pouvoir les ramener par la force ? »

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Deuxième objectif « déjoué » par le Hezbollah selon Nasrallah : affaiblir le soutien populaire à la « résistance ». « Ils voulaient que notre peuple nous dise “assez” et nous pousse à reculer, a affirmé le chef de la formation. Sauf qu’au final, même les blessés manifestent leur force et leur envie de retourner sur le terrain une fois rétablis. Et ça, c’est déjà une riposte à l’ennemi. » Il a remercié dans ce contexte le peuple libanais pour la « solidarité, loin de la politique », dont il a fait preuve avec les victimes, évoquant « la plus grande campagne de don de sang de l’histoire du Liban ». Après la première vague d’explosions mardi, les opposants au groupe chiite, tels que le chef des Forces libanaises Samir Geagea, avaient exprimé leur compassion avec les milliers de victimes et affirmé que « ce n’était pas le moment de parler politique ». De même, des images de jeunes hommes attendant leur tour pour faire un don de sang devant un hôpital du quartier sunnite de Tarik Jdidé à Beyrouth, théâtre d’affrontements entre cette communauté et le Hezb une vingtaine d’années plus tôt, ont fortement circulé. « Nous remercions le gouvernement libanais, le ministère de la Santé, les hôpitaux, les centres de santé, les institutions de soins de santé, les médecins et les infirmiers », a dans ce cadre dit Nasrallah. S’il a également tenu à remercier des « pays amis » qui ont fourni des aides et exprimé leur solidarité avec le Liban, il n’a mentionné que ceux positionnés dans l’axe pro-iranien (l’Iran, l’Irak et la Syrie), omettant d’autres États du camp adverse, comme la Jordanie ou l’Égypte.

Enfin, Israël viserait également à frapper la « structure » du parti en assassinant des responsables.  « L’ennemi sait que ce qu’il a fait n’ébranle ni notre organisation, ni notre force, ni notre détermination. Au contraire, cela nous renforce davantage », a-t-il toutefois tenu à « rassurer ceux qui en doutaient ». Il a d’ailleurs révélé que les hauts commandants du Hezbollah disposaient de modèles de bipeurs « anciens » qu’Israël n’aurait pas réussi à piéger. « Nous ne tomberons pas. Nous deviendrons plus forts et nous nous préparerons à affronter pire », a-t-il scandé. 

« Votre enfer »

Concernant l’avenir du front de soutien après cette opération de sabotage et les menaces que les dirigeants israéliens ne cessent de répéter, Hassan Nasrallah a évoqué plusieurs hypothèses. « Certains parlent d’une escalade militaire, d’autres de journées de combat, voire d’une guerre », a-t-il dit. Et d’estimer : « Toutefois, le scénario d’une guerre totale est exagéré. » Partant, il a prévenu Tel-Aviv contre toute tentative de mener une opération terrestre au Liban. « Le commandant de la région nord, un imbécile, a proposé de créer une zone de sécurité. Soyez les bienvenus, nous souhaitons vraiment que vous mettiez un pied au Liban, a-t-il ironisé. Car ce que vous considérez comme une menace est pour nous une opportunité. Le Liban-Sud sera pour vous un piège, un gouffre et un enfer. » Le leader chiite a de surcroît souligné qu’une zone tampon au Liban-Sud ne signifierait pas un arrêt des bombardements contre le nord d’Israël, et donc un retour des habitants dans leurs villes et villages. « Nous dirigerons nos attaques sur les deux fronts », a-t-il promis, dans une tentative d’intimider Israël, mais aussi de rassurer sa base populaire face à la perspective d’un retour de l’occupation israélienne au Liban-Sud, 24 ans après la libération.

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Enfin, concernant la riposte de son parti aux « massacres » perpétrés par Israël, le chef du Hezbollah s’est montré évasif (encore plus que d’habitude). Une façon de gagner du temps et d’éviter une riposte brutale qui pourrait conduire la région dans l’inconnu.  « Il ne fait aucun doute qu’un châtiment sévère suivra l’agression, là où les Israéliens s’y attendent et là où ils ne s’y attendent pas », a-t-il commencé par dire, comme il le fait à chaque fois. La formation pro-iranienne a besoin de riposter à ces opérations pour sauver ce qui reste de sa capacité de dissuasion, notamment après l’échec apparent de sa réponse après l’assassinat de son chef militaire Fouad Chokor.  Et de toutefois préciser : « Permettez-moi de changer de méthode : je ne parlerai pas du moment ni du lieu de la riposte. Personne ne le saura que le moment venu, à part le cercle le plus restreint du commandement. » Ce dernier point semble refléter un sentiment de suspicion au sein du parti chiite, clairement pénétré par Israël. Le niveau de confidentialité évoqué pourrait aussi signifier que la riposte du Hezbollah sera de nature sécuritaire plutôt que militaire. D’abord parce que le Hezb veut montrer qu’il est capable de rendre la pareille aux Israéliens, malgré leur supériorité technologique. Ensuite, parce que l’option d’une attaque puissante pourrait offrir à Benjamin Netanyahu le parfait prétexte pour lancer une guerre totale contre le Liban. Un scénario que le parti semble redouter, quand bien même il a qualifié les opérations israéliennes de mardi et mercredi de « déclaration de guerre ».

C’est un discours sans surprises qu’a prononcé jeudi le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Malgré les explosions sanglantes qui ont secoué le Liban ces derniers jours, faisant 37 morts et des milliers de blessés, le chef du Hezbollah a puisé dans son registre classique lors de cette allocution, décidée à la dernière minute puisqu’il comptait initialement «...
commentaires (16)

Israël a échoué, ha ha ha , pauvre Hassouna

Eleni Caridopoulou

20 h 06, le 20 septembre 2024

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Commentaires (16)

  • Israël a échoué, ha ha ha , pauvre Hassouna

    Eleni Caridopoulou

    20 h 06, le 20 septembre 2024

  • Il a eu tout faux: Militairement, politiquement et même philosophiquement, et il persiste. Dans n'importe quelle organisation au monde, le management aurait démissioné. On ne l'a pas entendu non plus remercier les autres libanais de leur empathie et de leur appui à la population hezbollahi meurtrie.

    Moi

    15 h 05, le 20 septembre 2024

  • Nous n'aimons ni l'Etat terroriste sioniste, ni les islamistes de tous poils. Qu'ils s'entretuent et laissent les petites gens vivre un peu dans l'amour du Christ

    Nicolas ZAHAR

    14 h 38, le 20 septembre 2024

  • Il avait l’air très fatigué et destroyed. Cela en dit plus long que son discours défiant !

    Wow

    13 h 32, le 20 septembre 2024

  • Ils ont même franchi la frontière d'Achrafieh pour atteindre l’Hôtel Dieu. Ils se sont laissés lobotomiser par leur gourou et se trompent réellement d'ennemis !

    KHLF V

    12 h 46, le 20 septembre 2024

  • La compassion dont a fait preuve Samir Geagea suite aux explosions meurtrières est bouleversante. Je dirais même qu’elle donne la chair de poule.

    Hitti arlette

    12 h 14, le 20 septembre 2024

  • Les Libanais par contre, peuvent sortir vainqueurs après cet épisode d’une longue série meurtrière. Les combattants ainsi que la communauté Hezbolliote peut se rendre à l’évidence que leurs compatriotes que HN leur décrit comme leurs ennemis jurés ne sont pas ces monstres qu’il veut bien leur faire croire depuis des décennies. Ils ont été les premiers à les recevoir dans les hôpitaux et offrir leur sang pour les sauver. Contrairement à lui, qui les sacrifie pour sauver ses maîtres qui l’arment peu soucieux de leur vie et de leur sang qui coule à profusion pour que lui soit sauf et règne en coq

    Sissi zayyat

    11 h 08, le 20 septembre 2024

  • Il y a 41 ans, HB a assassiné 58 Paras français et des GI'S Ne l'oublions pas. Ils n'étaient pas en guerre contre le Liban.

    Dorfler lazare

    10 h 55, le 20 septembre 2024

  • - FAUT PAS ETRE ETONNE, - SI APRES LES BIPEURS, - ET LES TALKIES WALKIES, - ET ENGINS DANS VOITURES, - ON ENTEND DETONNER, - ENSEMBLE SUR LEURS RAMPES, - SUR LA TERRE ET SOUS TERRE, - LES MISSILES DIVERS. - LES COMBATTANTS N,AURONT, - POUR DEFENSE ET COMBAT, - QUE LEURS PRECIEUX FUSILS. - MAIS... EXPLOSERONT-ILS ? TRAGEDIE !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    10 h 43, le 20 septembre 2024

  • Assez de propagandes inutiles. Nous l’avons vu à l’œuvre et savons que jamais il n’oserait faire le quart de ce qu’il prétend. Il sait qu’Israël n’est pas le Liban et qu’à la moindre incartade, il subira le même sort que tous ses obligés ainsi que ses maîtres. Arrêtons de le retenir et laissons le se confronter à celui qui parle son langage. Israël lui avait dit et répété qu’ils auraient la peau de tous ceux qui sont derrière le massacre du 7 octobre, où qu’ils se trouvent, et ils l’ont fait. Lui se contente de discours creux pour prêcher ses convaincus afin qu’ils meurent pour l’Iran.

    Sissi zayyat

    10 h 29, le 20 septembre 2024

  • Le front qu'il essaye de vendre et qu'il veut maintenir n'a rien de Libanais il est Iranien... ce qui est terrible c'est qu'il semble acquis pour une majorité des dirigeants que c'est ce mafieux qui décide ... inutile de voter pour un président, le vide et le chaos l'arrangent et lui permettent d'avoir les mains libres pour nous mener en enfer.

    Zeidan

    09 h 34, le 20 septembre 2024

  • Cest un peu le" retenez moi ou je fais un malheur" tristement les discours et prises de position, les menaces n'ont aucune prise sur un premier ministre qui doit, à court terme, sa survie politique et pénales à des guerres qui devront continuer quoi qu'il en coute. Les Palestiniens et les libanais en payent le prix.

    C.D.R

    08 h 50, le 20 septembre 2024

  • Il essaie de vendre un produit douteux à ses partisans en pensant sincèrement tout ce qu'il déclare, meme s'il avait l'air plutôt désabusé. Il engage un pays entier dans sa cause, perdue, quand il déclare que le front libanais ne s'arrêtera pas avant la fin de la guerre à Gaza, !! Il déclare que les blessés manifestent leur force et leur envie de retourner sur le terrain une fois rétablis, mais dans quel état seront ils, pour la plupart éborgnés ou amputés.. Ses formules à l'emporte pièce ne sont plus aussi incisives.

    C…

    08 h 35, le 20 septembre 2024

  • On est en train de regarder un match de Tennis où chaque joueur lance la balle dans le camp du second.

    Ihab Ammoury

    06 h 48, le 20 septembre 2024

  • Comment se fait-il que Nasrallah n'ait pas été touché? Bizarre!!

    Hélène SOMMA

    03 h 46, le 20 septembre 2024

  • il a dit qu’il va préparer sa revanche et qu’un cercle extrêmement restreint, seulement, sera au courant… Ça en dit long sur la paranoïa et la méfiance qu’ils doivent avoir en se surveillant les uns les autres..Ce qui est 100% compréhensible, suite à ce coup de PAGERS qu’ils ont subi. C’est normal. Une fois de plus, il faut que cette milice dégage et que NOTRE armée libanaise ,représentant TOUS les libanais, pacifie notre pays. NOTRE armée est défensive et n’a pas d’ambitions de combattre en Syrie ou en Irak !!!Notre armée, UNIQUEMENT, nous l’aimons. Et non une milice qui s’est imposée à nous

    LE FRANCOPHONE

    00 h 42, le 20 septembre 2024

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