Le patron de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, s’est rendu au Liban et a discuté mardi des développements régionaux ainsi que de la situation de l’agence onusienne avec le président du Parlement Nabih Berry et le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.
MM. Lazzarini et Bou Habib ont évoqué la « situation de l’agence de l’ONU et les défis financiers auxquels elle est confrontée pour répondre aux besoins des réfugiés palestiniens au Liban et dans la région, notamment à la lumière des tentatives continues d’Israël de saper son travail », selon le compte rendu publié par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Le ministre sortant Bou Habib a souligné « l’importance pour l’agence de poursuivre ses missions et les services qu’elle fournit, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, car il s’agit d’un investissement dans un avenir meilleur pour les réfugiés palestiniens », estimant que « l’absence de l’Unrwa reviendrait pratiquement à pousser ces réfugiés vers l’extrémisme et la violence, au lieu de leur permettre de réaliser leurs ambitions et leurs rêves d’une vie décente ».
Le responsable a par la suite rencontré Nabih Berry à Aïn el-Tiné, où ils ont discuté de la « situation au Liban et dans la région, à la lumière de l’agression continue d’Israël contre le Liban et la bande de Gaza », toujours selon l’ANI.
« J’ai discuté avec M. Berry de la situation régionale en profondeur, de la situation dramatique et de la crise à Gaza et en Cisjordanie, ainsi que du conflit qui s’étend ici au Liban. Nous avons discuté de l’impact des tensions entre Israël et le Liban, sachant qu’un grand nombre de personnes ont été déplacées à la fois dans le nord d’Israël et dans le sud du Liban », a ajouté le chef de l’Unrwa.
Situation préoccupante
« La situation est préoccupante. À Gaza, tous les efforts sont concentrés sur un cessez-le-feu, la libération des otages et l’amélioration de l’aide humanitaire que nous fournissons », a poursuivi M. Lazzarini. Il a regretté que l’institution qu’il dirige soit « constamment attaquée ». « Pas un jour ne passe sans que les installations ou le personnel de l’Unrwa ne soient pris pour cible à l’intérieur de la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
Mercredi dernier, Israël avait bombardé une école abritant des Palestiniens déplacés dans le centre de l’enclave, tuant, selon les secouristes, 18 personnes, dont des membres du personnel de l’agence, tandis que l’armée israélienne a déclaré avoir touché un centre de contrôle du Hamas.
Lundi, l’Union libanaise des comités palestiniens pour le droit au retour a organisé un sit-in devant une clinique de l’Unrwa dans le camp de Aïn el-Héloué, appelant à un soutien accru de l’ONU aux réfugiés.
En janvier, plusieurs pays avaient suspendu leur financement de l’Unrwa à la suite d’allégations israéliennes selon lesquelles un certain nombre d’employés de l’agence auraient participé à l’attaque du Hamas du 7 octobre. En juillet, M. Lazzarini avait déclaré que l’Unrwa disposait de suffisamment de fonds pour poursuivre ses activités jusqu’en septembre. Depuis, la plupart des pays ont repris leur financement.
Il convient cependant de noter que selon Dorothee Klaus, représentante de l’agence onusienne au Liban, les patients atteints de cancer, les jeunes étudiants et certaines familles font partie des 250 000 Palestiniens qui pourraient perdre l’accès à des services vitaux au Liban d’ici au mois de mars en raison de coupes budgétaires imminentes. « L’agence n’aura plus de financement à partir de la fin février, ce qui signifie que nos opérations s’arrêteront en mars », a-t-elle déclaré.
Il va falloir exiger de Berry et de ses alliés de cesser cette guerre inutile qui se joue sur notre sol afin de permettre aux palestiniens comme aux libanais de se faire soigner et même vivre dignement. Cela ne peut plus continuer.
10 h 44, le 19 septembre 2024