Un poème en hommage au cardinal Aghajanian
Alors que ton pays crépusculaire
Se perd dans le noir,
Il est un corps intact
Qui voyage dans la soute.
On le croyait oublié
Ce visage dans la nuit.
Il dort
Et se moque du temps terrestre.
Me croiras-tu ?
Son corps intact
Sortira de la soute
Et sera porté par des apôtres
Anoblis par leur foi
Rescapée.
Dis-moi encore,
Ce cercueil de verre est-il
Nécessaire
S’il faut croire en cette vérité
Qu’Il vient de sanctifier à nouveau ?
Son visage endormi
Dans la grande paix vivante
De Dieu
Lumière où il n’est plus de place pour
Le rêve.
C’est un morceau du Royaume
Venu nous rendre visite.
Un témoin qui a vu
L’infiniment grand
L’infiniment petit
Rentre à bon port, sans passeport
Diplomatique
Pour y recevoir
L’hommage de toute une nation.
Mon pays se tourne vers le ciel
Car il ne veut pas mourir.
Il n’y aura pas de prophète ici-bas
Pour annoncer la parousie.
Mais une voix venue de l’au-delà
Réclamant le retour à l’enfance.
Ici-bas, nous croyons aux miracles
Oubliant que c’est à nous
De les accomplir.
Tigrane YÉGAVIAN
(Un Libanais de cœur)
Paris-Beyrouth
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