Ce 13 septembre, comme chaque année, les États-Unis célèbrent la Journée de l'Oncle Sam. Une journée qui commémore l'homme derrière une image emblématique devenue le surnom du gouvernement des États-Unis. Mais qui est-il au juste et qu’est-ce qui lui a valu cette grandiose ascension ?...
Cet oncle d’Amérique se nomme en réalité Samuel Wilson. Emballeur de viande à New York, né le 13 septembre 1766, il fournissait des barils de viande aux soldats pendant la guerre anglo-américaine en 1812. Pour identifier la viande à expédier, Wilson avait tamponné bien en évidence le sigle « U.S. » sur les barils. Il n’aura pas fallu longtemps pour que les soldats qualifient cette livraison de leur tambouille d’« Oncle Sam ». Affublé de ce surnom, sa popularité s'est vite répandue.
La première illustration de l'Oncle Sam ne ressemble pas à celle que l’on connaît actuellement. En 1861, la revue Harper's Weekly avait ainsi représenté cette personnification du gouvernement américain : arborant un bandana étoilé sur la tête et un gilet rayé, il découpait l’État de la Virginie, (très disputé à l’époque) à la manière d’un boucher.
D’une campagne de recrutement militaire à une revue littéraire
Au fil des années, l'image de l'Oncle Sam évolue. La définitive, familière de nos jours, est attribuée à l'illustrateur d'origine allemande Thomas Nast. Il avait tracé un Oncle Sam aux longues jambes coiffé d’un haut-de-forme étoilé et vêtu d’un pantalon rayé. La revue Harper’s Weekly l’avait utilisé pour illustrer certains faits du jour, comme le recrutement syndical et la reconstruction. Par la suite, l'Oncle Sam a assumé d’autres fonctions. Ainsi son portrait accompagné de ce slogan, « I want you for the U.S. Army », a servi pour une campagne de recrutement pendant la Première Guerre mondiale.
À partir de là, il a occupé la couverture d’un magazine littéraire, le Leslie's Weekly. Alors que cette figure était devenue incontournable, le Congrès américain a issu le 7 septembre 1961 une résolution désignant officiellement l'Oncle Sam comme un symbole permanent de la force et de l'idéalisme américains. Puis, le président George H. W. Bush a proclamé le jour de l'Oncle Sam le 13 septembre 1989, en l'honneur de l'anniversaire de la naissance de Samuel Wilson. Une date qui coïncidait aussi avec la célébration du bicentenaire de la ville de Troy (dans l’État de New York), où Wilson vivait et travaillait.
Cependant, avant celle de l’oncle Sam, les États-Unis avaient fait l’objet de plusieurs personnifications. La première était celle d'une femme nommée Columbia, apparue en 1738 (avant l’établissement des États-Unis) et parfois associée à une autre personnification féminine, Lady Liberty (la statue de la liberté). Néanmoins, elle a été abandonnée une fois devenue la mascotte de la société de production cinématographique Columbia Pictures dans les années 1920. Avec la guerre d'indépendance américaine de 1775 est arrivé Brother Jonathan (Frère Jonathan), un autre symbole. Il représentait le caractère national américain par excellence qu’avait développé le roman éponyme de John Neal en 1825. Brother Jonathan était le pays lui-même, tandis que l'Oncle Sam était le gouvernement et son pouvoir.
Une icône
Le premier a fait long feu, et comme toutes les légendes qui ont la vie dure, l’Oncle Sam l’a ainsi semé en route, tout comme Columbia. Omniprésent, inaltérable avec son image d’homme blanc âgé avec des cheveux blancs et une barbichette, portant un haut-de-forme blanc avec des étoiles blanches sur un bandeau bleu, un frac bleu et un pantalon à rayures rouges et blanches. Devenu une icône, il est partout, dans les parades, sur les affiches et sur la Toile. Il a aussi su prendre Instagram d'assaut à travers des détournements plus contemporains, adaptés en tatouages, boissons et moult situations décalées. Last but not least, la bibliothèque du Congrès le classe parmi les principaux porte-drapeaux de l'Amérique, auprès de la statue de la Liberté, l'Aigle chauve et la Liberty Bell qui, depuis 1752, annonce les grands événements. Une ascension partie de l’étal de sa boucherie... Qui mieux que l’Oncle Sam a matérialisé le rêve américain.