Le look Diane Keaton, moderne et intemporel. Photo tirée de son compte Instagram diane_keaton
Rizzoli, la prestigieuse maison d’édition spécialisée dans les livres d’art, sortira dans quelques jours un nouveau titre, Fashion First, signé Diane Keaton, célèbre actrice doublée d’une styliste autodidacte. Égérie de Woody Allen qui l’a faite découvrir au public, l’actrice de 78 ans, qui fut également sa partenaire dans la vie, avait séduit les cinéphiles dans les années 70 en incarnant sur grand écran le personnage d’Annie Hall, du film éponyme.
Séduit également son réalisateur, Woody Allen, par sa personnalité pétillante et son talent naturel de concevoir elle-même ses tenues de tournage, au grand dam des costumiers, comme relaté dans les archives du film. Ces professionnels sont restés interdits devant son historique détournement du style masculin vers le féminin, qui avait fait sensation quand elle l’avait créé pour son rôle d’Annie Hall une WASP délurée. Elle était apparue dans une superposition inattendue de vêtements empruntés aux hommes, en coordonnant savamment cravate, chapeau, pantalon, chemise boutonnée jusqu’au cou, veste, manteau, écharpe, chaussures et même lunettes. Qui aurait pu se douter qu’ainsi « attifée », elle allait emporter l’Oscar de la meilleure actrice pour ce film.
Woody Allen : « Laissez-la faire, c’est un génie ! »
Seul son réalisateur fétiche qui avait clairement succombé à son charme avait vu les choses venir, lançant aux responsables des costumes : « Laissez-la faire, c’est un génie ! » Un génie qui continue d’improviser des tenues devenues aujourd’hui sa marque de fabrique, sa signature, dans une passion intacte qui remonte à l’enfance.
Un détail de sa biographie révèle ainsi que la petite fille, née à Los Angeles en 1946, avait pris l’habitude de choisir elle-même les modèles de ses vêtements et demandait à sa mère de les lui confectionner. Ce fut le début d’une longue histoire d’amour avec les vêtements, les looks à inventer, la mode à décoiffer et les designers à suivre. Depuis le début de sa carrière d'actrice dans les années 1970, cette star légendaire réfléchissait en dehors des limites de ce qu'une star hollywoodienne devrait porter. Ses allures toujours personnalisées lui ont valu d’être saluée comme une icône de la mode, notamment dans Vogue, The Hollywood Reporter et d’autres titres de magazines de mode
Aujourd’hui, elle étale et partage son immense talent dans le choix de sa propre garde-robe sur les 304 pages de ce livre d’art. Et, comme indiqué dans un communiqué de presse, la préface porte la signature du couturier américain Ralph Lauren. L'inspiration du couturier, qui a porté le décontracté au sommet de l’élégance, sied parfaitement à l’esthétique de Keaton qui trouve le beau dans l’inattendu et l’insolite, mais toujours avec style. Un style à la fois intemporel, audacieux, naturel, androgyne, décalé qui avait séduit Woody Allen cinématographiquement et personnellement.
Diane, Woody et les autres…
Annie Hall a été le point de départ de leur collaboration. Ils tourneront ensemble sept autres films dont Interiors et Manhattan. Selon le site en ligne classic.me qui célèbre le 7e art, « le réalisateur considérait cette collaboration comme le premier pas vers une certaine maturité dans la réalisation de films plus réalistes et plus profonds ».
Dès ses premières apparitions, Keaton a imposé une mode, la sienne, qui la distingue encore. Entre-temps, Woody Allen et Diane Keaton, qui se sont rencontrés durant les auditions de la pièce de théâtre Play It Again Sam à New York, ont vécu une relation amoureuse de 1969 à 1971. Après leur séparation, la jeune femme déclarait qu’Allen était resté l’un de ses plus proches amis. Trois ans plus tard, elle connaît une idylle avec Al Pacino durant le tournage du film The Godfather Part II, qui n’a jamais voulu l’épouser. De lui, elle dit : «Al était tout simplement l'homme le plus divertissant qui soit… » En 1978, elle tombe sous le charme de Warren Beatty lorsque tous deux partageaient la vedette du film Red. Ici la rupture fait suite à des problèmes professionnels, néanmoins, le couple conserve une bonne amitié. Aujourd’hui seule et fière de l’être, elle jouit de la présence de ses deux enfants qu’elle a adopté seule : Dexter (29 ans) et Duke (24 ans).
Les lunettes de Diane Keaton conçue en collaboration avec Look Optic. Photo tirée de la campagne de lancement
Des partenaires différents mais un même look décoiffant
Changement d’amours mais jamais de look. Le sien séduit tout le monde car il traverse le temps avec toujours autant de piquant et de grâce. Inspirant de nombreux designers américains, Diane Keaton et Ralph Lauren ont toujours été sur la même longueur d’onde. Elle et Woody Allen ont été des fidèles de cette griffe. À ce sujet l’actrice confirme : « Pour être sincère, j'ai toujours eu une affinité avec ses créations et son style, car je crois que personne n'a perfectionné le look avec cet équilibre entre confiance en soi, garçon manqué et sensibilité féminine comme Ralph Lauren. »
« Anny Hall est une pure Diane Keaton »
Retour d’ascenseur de ce dernier. En ce qui concerne le look d'Annie Hall, Ralph Lauren lui-même a attribué une grande partie du mérite à Diane : « Je connaissais Woody et Diane. Ils portaient mes vêtements et elle venait à mes défilés de mode avec lui quand personne ne la connaissait. Le style d’Annie était celui de Diane – très éclectique. Veste et gilets surdimensionnés, chapeaux souples pour hommes et bottes de cowboy. À peu près à la même époque, j’ai fait un défilé féminin avec des bottes Frye, des vestes oversize et de grands chapeaux. Nous partagions une même sensibilité, mais elle avait un style qui lui était propre. Annie Hall était une pure Diane Keaton. »
Icône de la mode assumée dans « Fashion First », Keaton reprend la plume pour revisiter d’une manière amusante certains de ses moments de mode préférés et moins préférés au fil des décennies : des tenues de son enfance faites maison aux ensembles tapis rouges et aux expériences de style de rue qu'elle a tentées depuis les années 1960 à aujourd'hui.
"Fashion First", qui sort le 3 septembre et son auteure. Photo tirée de son compte Instagram diane_keaton
La mode d'abord
Fashion First est le dernier d’une série d'ouvrages édités par Rizzoli :California Romantica, House, The House that Pinetrest built, et Saved, tous des best-sellers. Il est ainsi présenté par son éditeur : « C’est là une ode de la star hollywoodienne à ses moments de mode inoubliables, décryptés à travers son ton charmant et son autodérision. Elle commente ses looks préférés et ses plus gros faux pas de mode. » Le tout illustré de photographies de mode saisissantes réalisées par des photographes de renom tels qu'Annie Leibovitz, Ruven Afanador et Ron Gallela. Elles sont accompagnées d'anecdotes sur le style inspirant de Keaton confiées par ses amis, ses collaborateurs et créateurs de mode de longue date, dont Giorgio Armani, Ralph Lauren, Sarah Jessica Parker, Kris Jenner, Nancy Myers, Blake Lively et Thom Browne. S’annonçant comme divertissant et stylisé, c'est le livre qu'attendaient les amateurs de mode et les fans de l'actrice.
Woody Allen avait dit : « Diane ne porte que ce qu’elle veut porter. » C'est un peu elle qui fait la mode, et ça marche... Et comme elle ne s’arrête jamais, Diane Keaton toujours souriante, toujours pétillante et animée d’une superbe énergie, vient de lancer un modèle de lunettes que ses aficionados ont pu découvrir sur son compte Instagram qui compte 2,5 millions de followers. Elle confie : « J’ai toujours rêvé de créer des lunettes que je porterais tous les jours. Look Optic a réalisé ce rêve pour moi. J’espère que vous les aimerez autant que moi. » Parions qu’ils deviendront, au même titre que les cravates, les gilets, les pantalons, les chemises et les chaussures qu’elle porte si bien, le prochain accessoire à avoir.
