L’Arabie saoudite a officiellement repris les activités de son ambassade dans la capitale syrienne, plus de douze ans après avoir rompu ses relations diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad en raison de la répression sanglante de la révolution de 2011. Au cours d’une réception lundi au Four Seasons Hotel de Damas, le chargé d’affaires a annoncé que l’ambassade reprendra ses opérations en Syrie « afin de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays », selon l’agence officielle syrienne SANA. Certains rapports de presse ont également indiqué que l’ambassade, située dans le quartier d’Abou Remmané, avait rouvert ses portes après avoir entrepris des réparations et travaux, alors que les tâches de la mission diplomatique étaient conduites jusque-là depuis l’établissement hôtelier.
Politique des petits pas
Si Riyad et Damas avaient annoncé leur réconciliation en mai 2023, l’envoyé du royaume n’avait été nommé qu’un an plus tard en la personne de Fayçal al-Moujfel, plusieurs mois après la réouverture de l’ambassade de Syrie à Riyad et la désignation d’un nouvel ambassadeur en décembre dernier. Une approche par petits pas, alors que les attentes saoudiennes vis-à-vis du régime syrien ont été relativement déçues depuis la réintégration en grande pompe de Damas dans le giron arabe. Bachar el-Assad avait ainsi été reçu avec les honneurs à Djeddah le 19 mai 2023 pour son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d’une décennie. Une initiative poussée par les Saoudiens malgré la réticence d’autres membres de l’organisation comme le Qatar. La réhabilitation du président syrien avait aussi soulevé les critiques des Occidentaux, qui insistaient sur l’obtention de concessions avant toute normalisation.
La lutte contre le trafic de Captagon, le retour des réfugiés syriens ou encore l’éloignement de Damas de son parrain iranien constituent des priorités pour le royaume wahhabite dans sa relation avec la Syrie. Et si ces dossiers ont du mal à avancer, il semble que certains progrès aient été accomplis, alors que Damas s’est notamment tenu à l’écart du conflit à Gaza après des avertissements transmis par des intermédiaires émiratis et russes, dès les premiers jours de la guerre. Une décision qui apparaît aussi dans son intérêt, jouant du concept de « parité stratégique » pour éviter une confrontation directe avec Israël. Alors qu’ils avaient été parmi les premiers à reprendre langue avec Damas dès 2018, les Émirats arabes unis ont attendu le début de l’année pour nommer leur premier ambassadeur en Syrie depuis la réconciliation.
Les Saoudiens perdent leur temps, Assad est trop faible et peureux (à part pour lacher des bombes sur ses propres civils) pour oser désobéir a l'Iran, il est une cause perdue pour les Arabes . Sinon à part le Captagone il ne peut rien donner.
22 h 04, le 10 septembre 2024