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Société - Santé

Le Liban s'active pour éviter une nouvelle épidémie de choléra

La dernière épidémie de choléra au Liban a duré d'octobre 2022 à janvier 2023. 

Le Liban s'active pour éviter une nouvelle épidémie de choléra

Un habitant du Akkar, au Liban-Nord, recevant un traitement contre le choléra, en octobre 2022. Photo d'archives João Sousa/L'Orient-Le Jour

Alors que les cas de choléra se multiplient de l'autre côté de la frontière, en Syrie, le Liban, encore épargné jusque-là, prend toutefois des mesures proactives pour éviter que l'épidémie ne se propage sur son territoire, comme ce fut le cas en 2022. Le ministère de la Santé mène ainsi depuis trois semaines une campagne de vaccination ciblant les zones à haut risque.

Entre octobre 2022 et janvier 2023, une épidémie de choléra s'est déclarée au Liban, avec 671 cas confirmés et 23 décès. Toutefois, aucun cas n'a encore été signalé cette année, confirme Atika Berri, cheffe du département de médecine préventive au ministère de la Santé, à L'Orient Today.

Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, qui se transmet principalement par l'eau ou des aliments contaminés. La maladie peut entraîner une déshydratation sévère et la mort si elle n'est pas traitée rapidement. Toutefois, le choléra est généralement facile à traiter par l'administration d'une solution de réhydratation orale. Les patients gravement déshydratés nécessitent l'administration rapide de fluides par voie intraveineuse. Bien que de nombreuses personnes infectées ne présentent pas de symptômes, la bactérie peut se propager dans leurs excréments. La transmission rapide du choléra est souvent exacerbée par un assainissement inadéquat et un manque d'accès à l'eau potable, des problèmes particulièrement répandus dans les régions accueillant des populations déplacées ou réfugiées.

Campagne de vaccination

La campagne de vaccination actuelle est soutenue financièrement par diverses organisations, dont l'Unicef et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Une équipe du ministère a administré des doses dans les quartiers de Amroussiyé et Hay el-Sellom dans le sud de Beyrouth, mais aussi à Halba, Bebnine et Deir Dalloum dans le Akkar, à Bar Élias, Qab Élias et Saadnayel dans la Békaa, ainsi qu'à Ersal dans le caza de Baalbeck-Hermel.

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Les zones ciblées englobent l'épicentre du choléra en 2022-2023 et celles qui accueillent des communautés vulnérables dans le Nord et la Békaa – des familles pauvres, des personnes vivant autour d'infrastructures déficientes et des réfugiés syriens vivant dans des campements informels, explique Mme Berri. Ces communautés n'ont souvent pas accès à des sources d'eau sûres.

Le vaccin peut être administré à toute personne âgée d'un an et plus, rappelle le ministère dans un communiqué. Il exhorte les habitants des zones susmentionnées à se faire vacciner, même s'ils l'ont déjà fait il y a deux ans lors d'une précédente campagne. Le ministère a annoncé avoir administré 133 887 vaccins depuis le début de la campagne actuelle. La vaccination est effectuée sur le terrain par 133 équipes du ministère, en partenariat avec Médecins sans frontières, l'association Amel et l'ONG Medair.

Inspection de l'eau au Liban-Nord

Selon les experts, la dernière épidémie s'est propagée à travers les sources d'eau. Un rapport de l'Unicef datant de juillet 2022 rappelle que la plupart des ménages libanais dépendent de l'eau en bouteille pour leurs besoins en eau potable, en raison d'inquiétudes concernant la qualité de l'eau du robinet.

Gaby Nasr, responsable du département technique de l'Office des eaux du Liban-Nord, le troisième plus grand du pays avec plus de 560 000 personnes raccordées, confirme à L'Orient Today qu'aucun cas de choléra n'a été détecté à ce jour dans les sources d'eau de l'office régional. Il explique que celles-ci sont équipées de stations d'échantillonnage pour tester la qualité de l'eau grâce à un laboratoire central à Tripoli et huit autres à Batroun, Zghorta, Halba, Koura, Becharré, Miniyé, Denniyé, et Kobeyate.

Pour mémoire

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« Le laboratoire est bien équipé et peut tester toutes sortes de bactéries et de maladies, à l'exception des métaux lourds. Pour cela, nous envoyons nos échantillons dans d'autres établissements, comme l'Université américaine de Beyrouth », explique M. Nasr. « Nous testons des échantillons provenant de stations d'eau tous les jours et des échantillons d'eau brute deux fois par mois », ajoute-t-il. L'eau est traitée avec l'un des trois types de chlore : en poudre, liquide ou gazeux. « Ils ont le même effet, mais le chlore liquide est utilisé dans les zones surpeuplées, par exemple, afin d'éviter la dispersion de gaz qui pourrait affecter les résidents », souligne-t-il. M. Nasr rappelle toutefois que beaucoup de personnes dépendent de l'eau fournie par des entreprises privées à partir de sources non contrôlées.

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Jeudi, le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a relevé « l'irrégularité du pompage en raison du manque d'électricité et l'utilisation insuffisante du chlore pour la stérilisation », soulignant la nécessité d'une coopération entre les centres de soins de santé primaires et les hôpitaux gouvernementaux afin de pallier cela. « Une cinquantaine de puits sur les 200 que compte le Nord sont désormais alimentés par l'énergie solaire », explique Gaby Nasr. « Nous disposons également de 145 générateurs de secours, mais nous ne pouvons pas les faire fonctionner 24 heures sur 24, » prévient-il.

Alors que les cas de choléra se multiplient de l'autre côté de la frontière, en Syrie, le Liban, encore épargné jusque-là, prend toutefois des mesures proactives pour éviter que l'épidémie ne se propage sur son territoire, comme ce fut le cas en 2022. Le ministère de la Santé mène ainsi depuis trois semaines une campagne de vaccination ciblant les zones à haut risque.Entre octobre...
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