Les proches des victimes réclament à Hajjar « la même détermination » sur le dossier 4-Août que sur Salamé

Lors de leur sit-in mensuel devant la statue de l'Emigré près du port de Beyrouth mercredi soir, les proches des victimes de l'explosion du port de Beyrouth ont félicité le procureur général par intérim auprès de la Cour de cassation, Jamal Hajjar, pour son « audace » dans les affaires financières et ses poursuites contre l'ancien gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, et l'ont exhorté à appliquer « le même niveau de détermination » au dossier de l'explosion meurtrière du 4-Août, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

M. Salamé a été arrêté mardi à Beyrouth après avoir été interrogé « pendant trois heures par le procureur général au sujet de soupçons de détournement de fonds de la BDL dépassant 40 millions de dollars ».

Dans un communiqué, les proches des victimes du 4-Août ont interrogé le juge Hajjar sur « les raisons pour lesquelles l'affaire reste bloquée », soulignant que ses « réalisations dans d'autres affaires importantes démontrent sa capacité à prendre des mesures décisives et audacieuses ».

« Nous espérons voir le même engagement et la même détermination dans l'affaire du port de Beyrouth », ajoute le texte. Les proches des victimes exhortent le juge Hajjar à programmer des audiences et à faire avancer l'enquête, affirmant qu'il n'y a pas d'obstacles juridiques et se demandant si des influences financières ne pourraient pas « entraver les progrès » du dossier.

Le collectif a également exprimé sa gratitude au pape François pour « son empathie et son soutien aux victimes et à leur cause » lorsqu'ils les a reçus le 26 août, notant que sa position humanitaire a eu un effet positif et a renforcé leur quête de justice. Le pape s'est engagé à soutenir leurs efforts pour faire la vérité sur le drame.

L'explosion du 4 août a tué plus de 220 personnes, blessé 6 500 autres et dévasté des quartiers entiers de Beyrouth. Les familles des victimes continuent de demander justice, tandis que l'enquête menée par le juge Tarek Bitar est entravée par de nombreuses ingérences politiques.