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Culture - Initiative

Le Collectif Monnot, ou quand la culture se serre les coudes

Parce que « l’union fait la force », huit institutions culturelles établies dans le périmètre de la rue Monnot à Achrafieh ont décidé de fédérer leurs efforts sous la bannière d’un collectif éponyme.

Le Collectif Monnot, ou quand la culture se serre les coudes

Vue de la conférence de presse à la Bibliothèque orientale, au cours de laquelle a été annoncée la création du Collectif Monnot. Photo Joe el-Khoury

La création du Collectif Monnot, destiné à accroître la visibilité de cette entité qui regroupe les forces de huit acteurs culturels de ce quartier d’Achrafieh, a été annoncée au cours d’une conférence de presse mercredi à la Bibliothèque orientale.

Ces huit acteurs sont : Beit Tabaris, la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph (USJ), la Bibliothèque publique (secteur Monnot), le Conservatoire national, la librairie Snoubar Bayrout, le musée de Préhistoire libanaise (USJ), le théâtre Monnot et l’Université pour tous (UPT - USJ).

L’ambition est de fédérer les efforts pour, tout d’abord, croiser leurs activités, et puis mieux les promouvoir, histoire de remettre Beyrouth sur la carte des centres névralgiques culturels de la région, une place dont l’élan n’a jamais vraiment disparu, mais dont les moyens ont été drastiquement réduits.

Petit périmètre riche en centres culturels

« L’idée émane d’Assabil », explique d’emblée le poète Antoine Boulad qui dirige cette ONG fondée en 1997 et qui œuvre à promouvoir la lecture et l’accès à la culture, « mais c’est l’arrivée tonitruante de Josyane Boulos à la tête du théâtre Monnot qui a fait venir dans le quartier un public que nous n’avions pas l’habitude de voir », ajoute Boulad qui enchaîne sur le fait qu’un concept reste stérile s’il n’est pas rapidement développé. C’est que le nombre d’institutions culturelles dans ce quartier est dense sur un périmètre qui n’est pas forcément très étendu.

Pour Maya Haïdar, qui pilote le musée de la Préhistoire libanaise affilié à la faculté des arts et des lettres de l’USJ, le collectif s’inscrit dans l’objectif de diversifier le public. Cette appartenance à un collectif doit évidemment aboutir à des événements communs qui élargiront la trajectoire de ceux qui visitent le quartier pour une seule activité, de manière à en englober plusieurs autres. Hala Bizri, qui dirige la librairie Snoubar Bayrout fondée en 2013, a pour sa part souligné que la librairie, qui proposait à la base des ouvrages de littérature, d’art et d’histoire en langue arabe, a très vite, lors de l’arrivée de Josyane Boulos dans le quartier, élargi sa sélection à des ouvrages de pièces de théâtre.

Josyane Boulos a, de son côté, souhaité que ce collectif, issu de la volonté commune de huit acteurs dans un seul quartier, puisse se répliquer dans d’autres quartiers de la ville, voire d’autres régions, afin que l’unité de ce pays, secoué par tous les conflits et crises possibles, passe par sa culture, réel bastion de résistance. Joe Rustom, directeur de la Bibliothèque orientale, a, quant lui, rappelé le rôle central de l’USJ dans le quartier et l’intérêt qu’il porte en tant que tel à ce collectif qui devrait voir l’avènement de projets particulièrement porteurs. Quant au professeur Roland Tomb, qui vient d’être nommé a la tête de l’UPT (Université pour tous), il a rappelé que cette université hors normes avait vu le jour en 1997, mais qu’il y a six ans, elle avait intégré un volet primordial qui est une formation inclusive recevant des jeunes à besoins spéciaux et les formant à des métiers.

Zeina Kayali, qui a cofondé avec Joseph Maroun en 2022 Beit Tabaris, a mis en relief, dans son intervention en visioconférence, la vocation de cette ancienne demeure familiale patrimoniale devenue havre des jeunes musiciens libanais auxquels elle offre la possibilité de se former avec des professionnels étrangers invités en résidence, qui y passent une semaine à l’issue de laquelle les jeunes donnent un concert. Le lieu, d’une part, pallie en quelque sorte les difficultés qu’éprouve aujourd’hui la nouvelle génération à se rendre à l’étranger pour se former et, d’autre part, accueille des concerts qui ne pourraient pas se tenir ailleurs.

Hiba Kawas, directrice du Conservatoire national, était absente de la conférence, mais on imagine aisément le rôle que pourrait jouer cette institution au sein du collectif. Tout le visuel particulièrement réussi du Collectif Monnot a été pensé et conçu par des groupes d’étudiants en 3e année multimédia de l’ALBA (Académie libanaise des beaux-arts) encadrés par leur professeure Greta Khoury. Les pages Facebook et Instagram du collectif devraient faire leur apparition sur les réseaux sociaux d’ici à quelques jours.

Un premier exemple de cette collaboration sera illustré par des cours d’art dramatique gratuits organisés par le théâtre Monnot et dédiés aux personnes à besoins spécifiques, un chassé-croisé avec la formation inclusive de l’UPT. Un autre renvoie au « Printemps des poètes » prévu le 21 mars, qui invite à soumettre des poèmes à l’association Assabil et dont les auteurs pourront venir apprendre à les déclamer au théâtre Monnot.

Un collectif dont l’adage est « l’union fait la force ». Un adage certes galvaudé mais qui n’a pourtant jamais été aussi vrai.


La création du Collectif Monnot, destiné à accroître la visibilité de cette entité qui regroupe les forces de huit acteurs culturels de ce quartier d’Achrafieh, a été annoncée au cours d’une conférence de presse mercredi à la Bibliothèque orientale.Ces huit acteurs sont : Beit Tabaris, la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph (USJ), la Bibliothèque publique...
commentaires (1)

I applaud this joint effort by the art collective to enhance the art scene in Beirut. I can’t wait to visit.

Mireille Kang

00 h 13, le 08 septembre 2024

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Commentaires (1)

  • I applaud this joint effort by the art collective to enhance the art scene in Beirut. I can’t wait to visit.

    Mireille Kang

    00 h 13, le 08 septembre 2024

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