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La rentrée littéraire 2024 : évasion garantie !

La rentrée littéraire 2024 s’annonce riche, bien que le nombre de parutions soit en légère diminution par rapport à l’an passé. L’Orient littéraire passe en revue les romans les plus attendus cet automne.

La rentrée littéraire 2024 : évasion garantie !

Amélie Nothomb. D.R.

En perspective de la rentrée littéraire, les éditeurs prévoient 459 romans français, dont 68 premiers romans, soit 1,5 % de moins que les 466 romans parus à l’automne 2023, sans compter 1 396 essais et documents et 148 romans traduits.

Les romans en vue

L’Impossible Retour d’Amélie Nothomb (chez Albin Michel) où l’incontournable romancière belge redécouvre le Japon, après dix ans d’absence, en compagnie d’une amie à qui elle sert de guide. Réminiscences, nostalgie, reconquête d’une langue perdue, évocation du père décédé, le voyage se transforme en exploration intime…

- Thomas Helder de Muriel Barbery (Actes Sud) où l’auteur du best-seller L’Élégance du hérisson évoque les retrouvailles de plusieurs amis à la mort d’un écrivain néerlandais nommé Thomas Helder, décédé dans la fleur de l’âge. Parmi les personnes présentes, Margaux, architecte renommée qui a disparu pendant des années avant de réapparaître soudain pour participer à cette soirée d’adieux. Pour elle, Thomas a laissé une lettre…

Le Rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy (Rivages) qui raconte la trajectoire exceptionnelle d’Antonio, recueilli par une mendiante muette sur les marches d’une église à Maracaibo, au Venezuela, et devenu l’un des plus illustres chirurgiens de son pays… Une saga inoubliable, inspirée par les ancêtres de l’auteur.

- Badjens de Delphine Minoui (Le Seuil) où la lauréate du prix Albert-Londres, grand reporter au Figaro, reconstitue l’itinéraire d’une Iranienne frondeuse de 16 ans, prête à brûler son foulard en public au cœur de la révolte de Chiraz en 2022.

Frapper l’épopée d’Alice Zeniter (Flammarion) qui aborde le destin de la Nouvelle-Calédonie, en mêlant passé et présent, à travers le regard de Tass, professeure à Nouméa, qui part à la recherche de deux de ses élèves, des jumeaux kanak subitement disparus…

- La Cinquième Saison d’Erik Orsenna (Robert Laffont) où l’académicien signe un étrange roman où le compositeur Antonio Vivaldi ressuscite à Venise, au milieu de l’affolement général, pour écrire sa Cinquième saison et réconcilier les éléments.

- Jours de ressac de Maylis de Kerangal (Verticales) où une femme se retrouve au Havre suite à un coup de fil de la police l’informant que son numéro de téléphone était inscrit sur un ticket de cinéma retrouvé dans les vêtements d’un cadavre…

- Houris de Kamel Daoud (Gallimard) où une jeune Algérienne devenue muette se souvient de la guerre d’indépendance qu’elle n’a pas vécue et de la guerre civile des années 90 qu’elle a elle-même traversée, en se confiant à l’enfant qu’elle porte dans son ventre…

- La Désinvolture est une bien belle chose de Philippe Jeanada (Mialet/Barrault) qui essaie de comprendre pourquoi Kaki, une jeune femme libre, amoureuse d’un beau soldat américain qui l’aimait aussi, décide, en novembre 1953, de se jeter par la fenêtre d’une chambre d’hôtel à Montparnasse…

- Le Syndrome de l’Orangerie de Grégoire Bouillier (Flammarion) où un détective (le double de l’auteur), visitant le musée de l’Orangerie, est frappé par une crise d’angoisse devant Les Nymphées de Monet, et décide de partir à la recherche du sombre secret que pourraient dissimuler les grands panneaux…

- Nord sentinelle de Jérôme Ferrari (Actes Sud) où le lauréat du prix Goncourt 2012 dénonce la violence insulaire à partir d’un fait divers survenu en Corse sur un ton tragi-comique et dans une langue vibrante aux accents corrosifs.

- Jacaranda de Gaël Faye (Grasset) où l’auteur du best-seller, Petit pays, raconte sur quatre générations l’histoire terrible du Rwanda qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon.

Autres romans remarqués

Outre cette sélection, il convient de citer aussi : Aimez Gil de Shane Haddad (P.O.L.), Récits de certains faits de Yasmina Reza (Flammarion), La Méduse noire de Yann Queffélec (Calmann-Lévy), Le Sentiment des crépuscules de Clémence Boulouque (Robert Laffont), Trash Vortex de Mathieu Larnaudie (Actes Sud), Prescriptions de Jean-Marc Parisis (Stock), Mésopotamie d’Olivier Guez (Grasset) à propos de l’aventurière Gertrude Bell, La Taille de nos seins de la comédienne Agnès Jaoui (Grasset), Journal intime d’un maître-chanteur de Philippe Vasset (Flammarion), Les Jardins de Torcello de Claudie Gallay, Mélancolie des confins de Mathias Enard (Actes Sud), La Reine du Labyrinthe de Camille Pascal (Robert Laffont), Célèbre de Maud Ventura (L’Iconoclaste), Le Mal joli d’Emma Becker (Albin Michel), Cœur d’amande de Yasmina Khadra (Mialet/Barrault), Le Bastion des larmes de Abdellah Taia (Julliard), Les Derniers Jours du Parti socialiste d’Aurélien Bellanger (Le Seuil), Cette femme qui nous regarde d’Alain Mabanckou (Robet Laffont) qui rend hommage à la militante américaine Angela Davis, ainsi qu’une multitude d’autres nouveautés dont pourraient émerger les futurs lauréats des prix de la rentrée (Goncourt, Renaudot, Femina, Medicis, Interallié…).

Au rayon étranger

Au rayon « Littérature étrangère », on signalera Les Enchanteurs de James Ellroy (Rivages/Noir), troisième volet du Quintette de Los Angeles, où le fameux détective Freddie Otash enquête sur la disparition d’une actrice de série B, kidnappée dans d’étranges circonstances  ; Le Dernier rêve de Pedro Almodovar (Flammarion) qui réunit douze nouvelles composées par le fameux réalisateur, qui font écho à ses œuvres cinématographiques  ; Bien-être de Nathan Hill (Gallimard) qui raconte l’histoire d’une photographe, Jack, et d’une psychologue, Elizabeth depuis leur rencontre dans la bohème artistique de Chicago à l’aube des années 90 jusqu’à leur existence de couple embourgeoisé en conflit avec un fils tyrannique, vingt ans après  ; Au soir d’Alexandrie d’Alaa el-Aswany où l’auteur égyptien de L’Immeuble Yacoubian nous plonge dans l’Alexandrie des années 50 pour nous raconter, à travers des personnages pittoresques, la fin d’une époque  ; Sans l’ombre d’un doute de Michael Connelly (Albin Michel)  ; L’Italien d’Arturo Pérez-Reverte (Gallimard)  ; Éruption de Michael Crichton (Robert Laffont)  ; Un jour d’avril de Michael Cunningham (Le Seuil)  ; Le Polonais de J. M. Coetzee (Le Seuil)  ; La Règle du crime de Colson Whitehead (Albin Michel)  ; Long Island de Colm Toibin (Grasset)  ; Absolution d’Alice Mc Dermott (La Table ronde)  ; Si peu de Marco Lodoli (P.O.L.)  ; ou encore Les Stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques de Iain Levison (Liana Levo) où un avocat déprimé accepte de se mettre au service des filles d’un gentlemen’s Club pour arrondir ses fins de mois !

Présence du Liban

Du côté du Liban, enfin, on signalera la parution du deuxième roman de Joy Majdalani, Jessica seule dans une chambre (Grasset) qui nous propose un triangle amoureux à travers l’histoire de Jessica qui pique à Louise son ami Justin, propulsé au cœur d’une rivalité impitoyable opposant les deux jeunes femmes  ; Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin (Agullo), premier volet d’une trilogie qui met en scène plusieurs personnages de fiction dans un Liban en guerre, des deux côtés de sa capitale dévastée  ; et Beyrouth, 13  avril 1975 de Marwan Chahine (Belfond), à la croisée du récit journalistique, de l’essai historique, de la quête personnelle et du thriller, qui reconstitue la genèse de la guerre civile libanaise…

Que restera-t-il de ces parutions ? Sont-elles le baromètre de la littérature française actuelle, privée de grands auteurs récemment disparus ? Et combien de premiers romans réussiront-ils à percer ? Quoi qu’il en soit, dans un contexte de guerre, de crise et de morosité, la lecture demeure un exutoire salutaire et, à moindres frais, une évasion vers la Corse, Venise, Nouméa, Le Havre, le Japon, le Rwanda, le Venezuela, Alexandrie ou les États-Unis… Alors larguez les amarres !

En perspective de la rentrée littéraire, les éditeurs prévoient 459 romans français, dont 68 premiers romans, soit 1,5 % de moins que les 466 romans parus à l’automne 2023, sans compter 1 396 essais et documents et 148 romans traduits.Les romans en vue- L’Impossible Retour d’Amélie Nothomb (chez Albin Michel) où l’incontournable romancière belge redécouvre le Japon,...
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