Une délégation de l'ONU au Bangladesh pour décider d'une enquête sur les violations des droits humains

Une délégation de l'ONU a atterri jeudi au Bangladesh pour déterminer s'il y a lieu d'enquêter sur les violations présumées des droits humains commises lors des récentes manifestations qui ont mis fin aux 15 années de règne de Sheikh Hasina.

Le rôle de l'équipe sera d'examiner les "modalités d'enquête sur les violations des droits de l'homme", a déclaré jeudi dans un communiqué le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Il avait informé la semaine dernière de l'arrivée "la semaine prochaine" d'une équipe "pour enquêter sur les atrocités commises pendant la révolution étudiante en juillet et au début de ce mois". En fonction des éléments recueillis, "une équipe d'enquête distincte pourrait être déployée dans les semaines à venir pour mener l'enquête", a ajouté le bureau de l'ONU à Dacca. Le dirigeant intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a déclaré que son administration "apporterait tout le soutien nécessaire" aux enquêteurs de l'ONU.

Le gouvernement de Mme Hasina a été accusé de nombreuses violations des droits humains au cours de ses 15 années au pouvoir, notamment le fait d'avoir eu recours à la détention massive et à l'assassinat d'opposants politiques. Par ailleurs, un tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre et mis en place par Mme Hasina, a paradoxalement ouvert à son encontre trois enquêtes pour des "massacres" commis lors des récents troubles. Les semaines de manifestations avaient fait plus de 450 morts dont 42 policiers, selon un décompte de l'AFP effectué d'après des sources hospitalières et policières. Le 5 août dernier, l'ancienne dirigeante s'est enfuie vers l'Inde en hélicoptère et a rendu les rênes du pouvoir, avant que des centaines de manifestants ne pénètrent dans sa résidence de Dacca.