
La citadelle de Saint Jean d'Acre. Photo Cristian Chirita / Wikipedia / Licence GPL
Dans le cadre d'une double « attaque aérienne », le Hezbollah a annoncé lundi avoir visé pour la première fois une base appelée « Saint-Jean » dans la région d’Acre dans le nord d’Israël.
Selon le communiqué publié dans la matinée par le parti, des « drones explosifs » ont ainsi visé conjointement la caserne de Ya'ara, située le long de la frontière, face à Alma el-Chaab (Tyr) et le centre de commandement de « Saint-Jean », situé au nord d'Acre. Toujours selon le communiqué, la frappe a fait « un certain nombre de morts et de blessés ».
Selon des informations fournies par le parti, cette seconde caserne se situe à environ 16,5 kilomètres de la frontière et contient une base logistique du commandement de la région nord de l'armée israélienne. Elle a été visée pour la première fois depuis le début du conflit en octobre, « en riposte à l'élimination », dans la région de Kadmous, au nord de Tyr, d'un membre du Hezbollah, décrit par l'armée israélienne comme un commandant de la force al-Radwane.
Toutefois, lorsque l'on calque la carte envoyée par le Hezbollah sur une carte de la même région, aucune base ne se trouve à l'endroit ciblé et la région est principalement constituée de champs. Au milieu d'un de ces terrains agricoles se trouve, selon Google Maps, le site historique d'une station de l'aviation britannique du nom de « Saint-Jean », datant du mandat britannique sur la Palestine (1920-1948). Cette ancienne base aérienne a notamment été utilisée comme piste pour les avions britanniques et l'armée de l'air américaine lors de la campagne d'Afrique du Nord, pendant la Seconde Guerre mondiale (1940 et 1943). Cette infrastructure a ensuite été abandonnée après la guerre.
Selon la base de données FIRMS (Fire Information for Resource Management System) de la NASA, une source de chaleur a été détectée dans la nuit de dimanche à lundi, à 3h20 du matin, au sud d'Acre, soit à quelques kilomètres plus au sud que l'emplacement présumé de la frappe. Une telle source de chaleur pourrait provenir d'une frappe.
Selon les informations immédiatement disponibles en ligne, la seule base militaire se trouvant dans la zone de la frappe est « Camp Shraga », située à deux kilomètres de la cible revendiquée par le Hezbollah. Le parti chiite a toutefois annoncé avoir visé cette infrastructure à plusieurs reprises, en utilisant le nom de Camp Shraga.
De multiples conquêtes et une histoire mouvementée
D'où est venu le nom de Saint-Jean, donné à cette base aérienne, et associé à la ville d'Acre ?
Le nom de Saint-Jean d’Acre lui vient des croisés et de l’installation des hospitaliers et de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, au Moyen Âge. La ville a en effet été prise par Baudouin 1er, roi de Jérusalem, en mai 1104, pendant les croisades. Commence alors une période turbulente puisqu’elle est reconquise par Saladin en 1187, puis reprise en 1191 par les rois Philippe Auguste de France et Richard Cœur de Lion d'Angleterre, durant la troisième croisade. En 1291, le sultan d’Égypte al-Malik al-Achraf reprend définitivement la ville et met fin à la présence des Européens et à l’épisode des croisades. Jusque-là, elle était un centre important non seulement pour les chrétiens mais aussi pour les juifs, dont beaucoup y ont trouvé refuge, fuyant les persécutions en Occident.
Acre est une ville portuaire méditerranéenne antique classée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, située à 30 minutes au nord de Haïfa et à une heure et demie de route de Tel-Aviv.
HN est un épouvantail et les pays occidentaux des oiseaux craintifs. S’ils continuent dans leur lâcheté, bientôt le monde sera men e et pas uniquement la région. Les Mollahs essayent de gagner du temps et tous ses pays le leur accorde naïvement en voulant soit disant éviter l’embrasement de la région.
13 h 02, le 20 août 2024