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Moyen-Orient - Guerre de Gaza

Pourquoi le Hamas pourrait ne pas participer aux négociations sur le cessez-le-feu jeudi à Doha

« Il ne s’agit pas d’être présent ou non, il faut qu’Israël arrête le bain de sang et prenne les négociations au sérieux », affirme une source du mouvement palestinien à « L’Orient Today ».

Pourquoi le Hamas pourrait ne pas participer aux négociations sur le cessez-le-feu jeudi à Doha

Le nouveau chef du Hamas Yahya Sinouar (à droite) serrant la main d'un combattant des Brigades Ezzedine al-Qassam à Gaza en 2022. Photo d'archives Mohammad Abed/AFP

Le Hamas « ne participera pas aux négociations sur le cessez-le-feu prévues jeudi à Doha au Qatar », a affirmé mercredi à L’Orient Today une source au sein du mouvement islamiste palestinien au Liban, alors qu’un élargissement du conflit dans la région se fait craindre en cas d’échec de ces négociations.

« Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu utilise ces négociations pour gagner du temps et commettre de nouveaux massacres, alors est-ce vraiment important que nous allions à la table des négociations demain à Doha ? Ce qui compte, c’est le résultat », a dit cette source. Elle a également estimé qu’un plan de cessez-le-feu pour Gaza devrait être basé sur l’état des pourparlers d’il y a un mois et demi, plutôt que sur de nouveaux cycles de négociations.

Toutefois, un haut cadre du Hamas au Liban se montre plus nuancé, dans des déclarations à l'Associated Press.  Ousama Hamdan a ainsi déclaré à AP, lors d'une interview mardi, que « le Hamas ne participerait que si les pourparlers se concentraient sur la mise en œuvre d'une proposition détaillée par le président américain Joe Biden en mai et approuvée par la communauté internationale ».

Dans un communiqué publié dimanche soir, le Hamas avait appelé les médiateurs à « présenter un plan pour mettre en œuvre ce qui a été convenu par le mouvement le 2 juillet, sur la base de la vision du président (américain) Joe Biden et de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, au lieu de perdre du temps ».

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M. Netanyahu insiste sur le fait que pour qu’un cessez-le-feu ait lieu, les troupes israéliennes doivent rester présentes à Gaza, comme en Cisjordanie, mais le Hamas a répété à maintes reprises qu’il n’en était pas question. Le Premier ministre israélien a ajouté fin juillet de nouvelles conditions à la proposition de cessez-le-feu à Gaza, durcissant la position d’Israël et compliquant les négociations, a rapporté le New York Times mercredi, citant des documents confidentiels selon lesquels Tel-Aviv demande désormais de conserver le contrôle de la frontière de Gaza avec l’Égypte, ce qui n’était pas inclus dans la proposition initiale approuvée par le président Joe Biden en mai dernier.

Depuis le dernier cycle de négociations, une frappe attribuée à Israël a tué le commandant militaire du Hezbollah Fouad Chokor dans la banlieue sud de Beyrouth, alors qu’une autre a éliminé le chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, à Téhéran. Entre-temps, l’armée israélienne poursuit son offensive à Gaza où des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours et mène parallèlement des opérations meurtrières en Cisjordanie occupée. « Il ne s’agit pas d’être présent ou non (aux pourparlers), il faut qu’Israël arrête le bain de sang et prenne les négociations au sérieux », a affirmé la source du Hamas. « Israël veut-il vraiment arrêter la guerre ? Il est clair que non », a-t-elle conclu. Les États-Unis ont cependant déclaré qu’un accord de cessez-le-feu était toujours possible.

« Netanyahu a toujours choisi le conflit plutôt que la paix »

L’Orient Today s’est entretenu avec Hilal Khachan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), pour mieux comprendre la position du Hamas. « Le Hamas met l’Iran au défi. Les Iraniens ne cessent de dire qu’ils veulent venger la mort d’Ismail Haniyé, mais ils ne veulent pas vraiment passer à l’action. Ils ont dit qu’ils pourraient envisager de ne pas lancer de représailles s’il y avait un cessez-le-feu à Gaza. Le Hamas a donc accepté de s’en tenir à l’accord de juillet dernier. Il dit au Hezbollah et à l’Iran : “Si vous voulez riposter, allez-y, mais ne prétendez pas vous préoccuper de nous” », avance M. Khachan. Selon l’expert, le groupe palestinien sait également que « Netanyahu veut une guerre et qu’il n’y a aucune assurance ou garantie de cessez-le-feu. Chaque fois que Netanyahu s’est trouvé dans une situation similaire, il a choisi le conflit plutôt que la paix ». Selon M. Khachan, les Iraniens sont également tiraillés. « Ils ne cessent de dire qu’ils veulent venger Haniyé, mais ils ne veulent pas réellement attaquer Israël d’une manière qui entraînerait une guerre régionale plus large », estime-t-il.

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« Bien entendu, les États-Unis font pression sur le Qatar pour que le Hamas assiste aux réunions et, de son côté, le Qatar fait pression sur le Hamas et a même menacé d’expulser le groupe militant de Doha à plusieurs reprises », conclut Hilal Khachan.

Le Hamas a affirmé à plusieurs reprises que Doha ne faisait pas pression sur lui pour qu’il accepte un accord et a démenti les affirmations selon lesquelles Doha le sanctionnerait ou l’expulserait. La guerre israélienne contre Gaza a tué plus de 39 929 Palestiniens depuis le 7 octobre. Selon Israël, le Hamas a tué environ 1 200 Israéliens le 7 octobre lors de son opération Déluge d’al-Aqsa.

Le Hamas « ne participera pas aux négociations sur le cessez-le-feu prévues jeudi à Doha au Qatar », a affirmé mercredi à L’Orient Today une source au sein du mouvement islamiste palestinien au Liban, alors qu’un élargissement du conflit dans la région se fait craindre en cas d’échec de ces négociations. « Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu utilise ces...
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