Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ajouté fin juillet de nouvelles conditions à une proposition de cessez-le-feu à Gaza, durcissant ainsi la position d'Israël et compliquant les négociations, affirme mercredi le New York Times, citant des documents confidentiels selon lesquels l'État hébreu demande à présent de garder le contrôle de la frontière de Gaza avec l'Égypte, ce qui ne figurait pas dans la proposition originale endossée par le président américain Joe Biden en mai dernier. Ces nouvelles conditions ont été reprises par le site Middle East Eye, qui précise que le chef du gouvernement israélien les a « discrètement » ajoutées.
Israël se montre aussi moins flexible sur la question du retour des Palestiniens déplacés dans le nord de Gaza après la fin des combats. Dans la proposition de mai, l'État hébreu avait assoupli sa position en permettant le retour des déplacés sans contrôle préalable strict visant à détecter s'ils possèdent ou non des armes. Dans le document de juillet, M. Netanyahu insiste pour que ces contrôles stricts soient appliqués.
Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar, qui servent de médiateurs dans ces négociations, ont eu connaissance de ces nouvelles exigences, qui contredisent les affirmations publiques de Benjamin Netanyahu selon lesquelles il n'avait pas modifié la position d'Israël vis-à-vis du document de mai.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, pour sa part, a également émis des demandes de révisions significatives tout au long des négociations, bien qu'il ait cédé sur certains points moins importants en juillet, rappelle le NYT. Néanmoins, des doutes subsistent quant à la volonté du mouvement de faire des compromis sur des questions cruciales, ce qui rend douteuse l'issue des discussions qui doivent reprendre le jeudi 15 août.
Les critiques de Gallant
Les critiques de Netanyahu, y compris certains hauts responsables de la sécurité israélienne, l'ont accusé de ralentir délibérément le processus de paix, et craignent que ses nouvelles exigences ne fassent dérailler un accord à un moment où un cessez-le-feu semble pourtant à portée de main, poursuit le NYT. « La raison pour laquelle l'accord (...) est retardé est, entre autres, Israël », a notamment déclaré lundi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant devant une commission parlementaire. Ses propos ont déclenché l'ire de M. Netanyahu. « Quand Gallant adopte le discours anti-Israël, il réduit les chances d'arriver à un accord de libération des otages », a répondu le Premier ministre dans un communiqué de son bureau.
Pour le NYT, tous ces éléments suggèrent que le chef du gouvernement israélien privilégie la stabilité de sa coalition gouvernementale, qui comprend des ministres d'extrême droite farouchement opposés à tout cessez-le-feu, plutôt que de chercher à faciliter la libération des otages détenus par le Hamas. En réponse à ces accusations, le bureau de Netanyahu a nié avoir introduit de nouvelles conditions, affirmant que les modifications apportées visaient uniquement à clarifier et à faciliter la mise en œuvre de la proposition initiale de mai.
Les efforts diplomatiques se sont poursuivis malgré ces complications, avec un nouveau cycle de négociations prévu jeudi sous la médiation des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar, bien que leur issue reste incertaine.
@Politiquement incorrect(e) il en a déjà libéré la moitié vivants ou morts. Tous ces procès font un flop.
18 h 47, le 15 août 2024