Photo circulant sur les réseaux sociaux où l'on aperçoit des dégâts mineurs survenus dans un appartement à Beyrouth, peu après le séisme, le 12 août 2023. Photo DR
Que ce soit à Beyrouth, dans le Metn, ou bien dans le Nord et la Békaa, de nombreux Libanais ont ressenti la secousse sismique de lundi soir, quelques minutes avant minuit. Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont montré des lustres trembler et des morceaux de plafond tomber dans certains appartements. Aucune victime ou dégâts matériels d'envergure n'ont été rapportés.
« Pas besoin de paniquer. Il faut savoir que le tremblement de terre n'a pas eu lieu à partir du Liban », rassure Marlène Brax, directrice du Centre de géophysique de Bhannès affilié au Conseil national de la recherche scientifique (CNRS). « La probabilité de ressentir de nouvelles secousses dans les 24 ou 48 heures reste possible, mais elles seront minimes », ajoute-t-elle, tout en rappelant que le pays avait été témoin de deux secousses survenues en l'espace de 24 heures en 1983 et en 1997.
« Le séisme survenu lundi soir était de magnitude 5,1 et son épicentre est situé à Hama en Syrie, à 80 km de la frontière-nord du Liban. La secousse a été ressentie partout au Liban, ainsi qu'en Jordanie, en Palestine, à Chypre et en Turquie. Elle a été suivie d'une réplique enregistrée également à Hama à 3h30 à l'aube de mardi, de magnitude 4,1. Cette réplique a été ressentie dans certaines régions du Liban », poursuit la chercheuse.
Le séisme a été provoqué par ce qui est connu comme étant la « Faille du Levant », explique Mme Brax qui ajoute qu'il s'agit d'une faille différente de celle qui a déclenché le tremblement de terre dévastateur de février 2023, ravageant des régions entières de la Syrie et de la Turquie et faisant des dizaines de milliers de victimes. Cette secousse avait été fortement ressentie au Liban.
« Comme je le dis à chaque fois, après un tremblement de terre, chaque personne doit prendre des décisions basées sur le lieu où elle se trouve. Pour ma part, j'ai laissé mes enfants endormis », a écrit lundi soir sur le réseau X le géologue Tony Nemer, se voulant rassurant par rapport aux répercussions de la secousse au Liban.
Le président du syndicat des propriétaires de biens immobiliers, Patrick Rizkallah, a mis en garde pour sa part dans un communiqué « contre l'effondrement de plus de 10 000 bâtiments à risque à Beyrouth, dans le cas d'une nouvelle secousse ».
L'ingénieur Youssef Azzam, qui préside un réseau pour la sécurité des bâtiments au Liban, a appelé quant à lui « à construire des immeubles anti-sismiques » qui prendraient en compte « la réalité géologique » du pays.
Selon l'Observatoire de la Terre de l'agence spatiale américaine NASA, le Liban et la Syrie sont situés directement au sommet d'une importante « zone de faille transformante » où deux plaques tectoniques - la plaque africaine à l'Ouest et la plaque arabique à l'Est - se touchent l'une l'autre.
A noter qu'un tremblement de terre de magnitude 4,4 est survenu au même moment lundi en Californie, aux États-Unis. La Californie, située sur la Ceinture de feu du Pacifique, est l'une des régions sismiques les plus actives du monde.
Mur du son, bombardements, rumeurs sur guerre, pas d'électricité, pas d'eau et là nous renouons avec les seismes... c'est quoi cette malédiction que subit le peuple Libanais ?? Même les seismes des autres, faudra qu'on les subisse ?
12 h 35, le 14 août 2024