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Culture - Festival

À Maasser el-Chouf, la dabké « must go on ! »

Dans le cadre du festival Jabalna, un concours a réuni dimanche des troupes de danseurs provenant des quatre coins du Liban.

À Maasser el-Chouf, la dabké « must go on ! »

De nombreuses troupes de danse ont participé à la Journée nationale de la dabké. Photos DR

La scène tremble au rythme des sauts des danseurs. Les tambours vibrent de concert avec les applaudissements du public. Un joyeux cri du cœur fait entendre son écho dans la vallée du Chouf. « La dabké must go on ! » : le pari de l’association Jabalna est réussi. Les spectateurs affichent un sourire comblé et insouciant, profitant de la joie apportée par les danseurs et les organisateurs du festival. « En 2015, nous avions eu l’idée, très applaudie, de monter un concours de dabké », confie à L’Orient-Le Jour Yolla Njeim, fondatrice de l’association Jabalna qui s’occupe d’environnement et de tourisme rural. Son festival éponyme est né en 2006. « L’objectif était de réanimer le village de Maasser el-Chouf, de proposer un lieu d’échange de culture et de mettre en avant les producteurs locaux », indique-t-elle. Les familles de la région sont également mobilisées afin de proposer des produits frais du terroir, cultivés dans leurs montagnes. 

Même au milieu des décombres, la joie et la danse survivent. Photo tirée du compte Instagram @gilbertch13

En contrebas du public, une dame malaxe de ses doigts forts et agiles la pâte qui servira à composer une délicieuse man’ouché au zaatar. L’essence du festival ne s’est pas perdue. Ce n’est que neuf ans après la première édition que le concours réunissant des danseurs des quatre coins du pays a vu le jour. Objectif : rassembler, effacer les barrières entre les régions et religions. Les participants au concours se prêtent au jeu : « Notre troupe réunit toutes sortes de danseurs, jeunes, vieux, du Nord, du Sud... » se félicite Gilbert Cherfane, responsable de la presse et des réseaux sociaux de la troupe Rizkallah 3al Dabké. « Notre objectif est d’allier tradition et modernité. C’est pour cela que nous avons des danseurs de tous âges. L’objectif final est de gagner, bien évidemment, mais avant tout de festoyer et de passer un bon moment ! »


À l’origine d’une entraînante unité

Les Moyen-Orientaux ont toujours su faire la fête. Les origines de la dabké remontent à l’époque phénicienne et étaient, comme aujourd’hui, un moyen de festoyer. « Elle aurait été initialement une danse de célébration après la construction d’une maison, marquant ainsi la fin des travaux », nous affirme Rabih Haddad, danseur chorégraphe. L’Observatoire du patrimoine d’Orient et de la Méditerranée approuve cette thèse en proposant deux origines à cette danse. La première suppose qu’il s’agissait d’un moyen de s’attirer la grâce des dieux afin d’obtenir de bonnes récoltes, comme le présentent les folkloristes palestiniens Abdellatif Barghouthi et Aouad Saoud al-Aouad. La seconde théorie suggère que cette danse était un moyen de rendre le travail de chantier moins pénible lorsqu’il s’agissait de compresser le toit d’une maison à peine achevée. Dans tous les cas, elle a évolué afin de « symboliser l’unité, la solidarité et la force communautaire », selon Rabih Haddad. Concernant les spécificités de la dabké libanaise, il rappelle qu’aujourd’hui, « elle est traditionnellement dansée lors de festivités telles que les mariages et les fêtes nationales. Elle se caractérise par un alignement ou un cercle de personnes se tenant par la main ou par les épaules ». Le tempo rapide et énergique propre à la région est rythmé par des pas cadencés et des frappes de pied « représentant la connexion avec la terre » et dictés par le raas (le meneur du groupe). Enfin, la dabké moderne, au sens chorégraphique, a été popularisée par les frères Rahbani dans leur théâtre. C’est ainsi que sont nées les troupes que l’on connaît aujourd’hui, tel que le célèbre groupe Caracalla.

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Une histoire riche qui nous fait apprécier d’autant plus l’initiative de la Journée nationale de la dabké. À l’issue de cette journée, les gagnants de la compétition sont aussitôt annoncés. Il s’agit du Barja Dance Group. Une victoire bien méritée, qui met d’autant plus en valeur le talent des autres participants. Ils auront l’importante tâche de représenter cette danse régionale à Marrakech, au Festival des Journées mondiales du folklore ». 

La scène tremble au rythme des sauts des danseurs. Les tambours vibrent de concert avec les applaudissements du public. Un joyeux cri du cœur fait entendre son écho dans la vallée du Chouf. « La dabké must go on ! » : le pari de l’association Jabalna est réussi. Les spectateurs affichent un sourire comblé et insouciant, profitant de la joie apportée par les danseurs et les...
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