Washington met en garde Maduro contre l'arrestation de dirigeants de l'opposition

Un haut diplomate américain a prévenu jeudi le président vénézuélien Nicolas Maduro qu'il risquait d'unir la communauté internationale contre lui si les autorités arrêtaient les dirigeants de l'opposition, dont Washington estime qu'ils ont remporté l'élection présidentielle du 28 juillet.

Arrêter la cheffe de file de l'opposition Maria Corina Machado ou le candidat de ce camp à la présidentielle Edmundo Gonzalez Urrutia, "serait une étape qui pourrait mobiliser la communauté internationale encore plus, y compris les pays qui ne veulent pas trop faire de vagues" contre le Venezuela, a affirmé Francisco Mora, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA).

"Si Maduro fait cela, cela va unir la communauté internationale d'une manière dont il n'a pas idée et ses efforts pour la diviser et la fracturer auront complètement échoué", a-t-il ajouté devant l'Atlantic Council, groupe de réflexion basé à Washington. M. Gonzalez Urrutia et Mme Machado risquent une arrestation notamment depuis que le parquet a ouvert une enquête contre eux pour, entre autres "incitation à l'insurrection".

La réélection de M. Maduro a été proclamée par l'autorité électorale, qui n'a toutefois pas donné le détail du vote des bureaux. Elle est considérée comme étant aux ordres du pouvoir par l'opposition et la plupart des observateurs. Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs --dont la validité est rejetée par Nicolas Maduro-- Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67% des voix.

Les Etats-Unis estiment comme d'autres pays que l'opposition a gagné, mais n'ont pour l'heure pas pris de mesures contre le gouvernement de M. Maduro et laissent, selon M. Mora, le Brésil, la Colombie et le Mexique mener des efforts diplomatiques "pour trouver un chemin vers l'avant".

Le haut diplomate a toutefois assuré que le Venezuela était une priorité pour les Etats-Unis, au moment où à Washington des républicains déplorent que le gouvernement de Joe Biden n'en fasse pas davantage contre Nicolas Maduro.