Alors qu’il poursuit ses préparatifs pour endosser le rôle de Timon du spectacle musical Le Roi Lion, prévu en 2025, Mory Hatem est de retour avec un nouveau titre rythmé en dialecte égyptien. Intitulé Koullou khayal, le single est une ballade estivale de quelques minutes durant lesquelles le jeune chanteur, souriant, semble apprécier toute la beauté qui l’entoure. « La chanson est écrite par Chafik Karem et composée par Islam Atef, explique Mory Hatem, installé au Canada depuis quelques années. Il m’arrive de recevoir des chansons par courrier et j’aime écouter tout ce qu’on me propose. C’est ainsi que Koullou khayal est arrivée à moi. Le refrain tournait en boucle dans ma tête dès la première écoute. J’ai enregistré la chanson au Canada et Alexandre Missakian s’est occupé des arrangements musicaux à Beyrouth. »
Sur la vidéo, filmée au Liban, aux images simples et colorées, Mory Hatem, qui l’a lui-même réalisé, est en pleine balade, dans un beau cadre naturel, entouré d’amies au volant d’une décapotable. L’heure est à la joie et la légèreté. « La chanson parle de beauté sans toutefois préciser s’il s’agit d’une personne ou d’un paysage, explique-t-il. J’ai donc voulu montrer les deux, sur des images simples, sans prétention, aux couleurs un peu rétro qui rappellent les vacances. » Ce n’est pas la première fois que Mory endosse lui-même le rôle de réalisateur, même s’il avoue que cela peut être compliqué. « Pour être devant et derrière la caméra à la fois, il faut s’entourer d’une équipe de confiance, dit-il. C’est un exercice assez spécial, mais j’aime bien le faire quand je sais exactement quelles sont les images qui doivent illustrer ma chanson. »
Une nouvelle génération
Ce n’est pas la première fois, non plus, que le chanteur libanais, connu pour chanter en plusieurs langues et mélanger les genres musicaux, s’exprime en dialecte égyptien. Un dialecte qu’il apprécie et qu’il estime approprié à son timbre vocal et à ce style de chansons. « Comme j’ai grandi au Liban, que j’ai baigné dans toute sorte de musiques orientales et occidentales, je n’aime pas m’enfermer dans une seule catégorie musicale. » « Je chante, en fait, ce qui me plaît et c’est ce qui fait ma différence », ajoute Mory Hatem qui s’était fait remarquer lors de sa participation à l’émission The Voice dans sa version moyen-orientale, puis dans sa version québécoise dans l’équipe de son idole, Lara Fabian.
S’il s’est construit depuis une renommée à Montréal et qu’il est sollicité pour de nombreux concerts, Mory garde aussi le Moyen-Orient dans sa ligne de mire, et espère promouvoir sa chanson au Liban et même en Égypte, où il s’apprête à se rendre. « Évidemment, l’Égypte intéresse tout artiste qui chante en arabe, assure-t-il, mais il faut s’y prendre différemment pour réussir là-bas. Sortir un tube n’est souvent pas suffisant. Il faut être présent et être vu et suivi par le public égyptien sur les plateaux télé… »
Ainsi pour Mory Hatem, tous les genres musicaux sont bons pour exprimer son talent et ses envies. Il estime toutefois qu’il n’est pas nécessaire pour lui de porter des messages à travers les textes qu’il interprète, ni d’être un porte-étendard. C’est dans sa manière d’être et de vivre de son art qu’il désire incarner cette nouvelle génération libanaise talentueuse qui traverse les frontières. « Aujourd’hui, c’est l’image stéréotypée qu’on a d’un artiste, d’une star, que j’essaie de changer, confie Mory. Quand je rencontre les gens dans la rue ou sur scène, je suis toujours gêné, mais heureux de constater qu’ils apprécient mon travail et mon souci de rester sincère et proche d’eux. En tant qu’artiste, il y a quelques années, j’avais peur de partager mon opinion sur des sujets qui peut-être divisent. Maintenant, je le fais avec plus d’aisance, surtout après mes voyages qui ont changé ma vie et élargi mes horizons. »
Grand amoureux des voyages
Si Mory Hatem est un grand amoureux des voyages, rentrer au bercail reste pour lui un grand plaisir, « mis à part conduire dans Beyrouth ! ». Alors qu’il a prévu d’être au Liban cet été, si la situation le permet encore, il ne peut s’empêcher d’être surpris par la force du pays du Cèdre. « Le Libanais tient à montrer la plus belle image du pays au monde entier. Cela peut paraître fou de voir que tous ces lieux publics sont pleins à craquer, mais il existe également une majorité silencieuse qu’on ne voit pas et qui souffre et dont les droits censés être basiques ne sont pas acquis. »
Malgré la schizophrénie beyrouthine, Mory Hatem aimerait bien partager son expérience de la scène avec son public, à travers un concert similaire à ceux qu’il anime à Montréal, et durant lesquels il tente toujours de l’embarquer dans un « petit voyage » en racontant une histoire.
Pour l’instant, il écoute de nouvelles chansons avant d’entamer la tournée du Roi Lion, pour laquelle il a été sélectionné au terme d’un long casting. Il prépare aussi et déjà la production de son concert de Noël au Québec, devenu une tradition annuelle. En attendant, plongez dans ce nouveau hit rafraîchissant qui n’est pas sans rappeler de nombreuses chansons à succès, parmi lesquelles Tlet daat.