Le Conseil de sécurité nationale américain, organe rattaché à la présidence américaine a informé le président américain Joe Biden et la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris qu'il ne savait toujours pas « quand l'Iran et le Hezbollah » étaient susceptibles de lancer leur riposte contre Israël « et ce que cette attaque pourrait impliquer », rapporte le site Axios en citant trois responsables américains.
Les États-Unis déploient des efforts diplomatiques pour limiter les représailles potentielles de l'Iran et du Hezbollah à la suite des assassinats récents du chef politique du Hamas Ismaïl Haniyé à Téhéran, et du commandant militaire du Hezbollah Fouad Chokor à Beyrouth, à quelques heures intervalles entre le mardi 30 juillet et le mercredi 31 juillet.
Dimanche, le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait déclaré aux ministres des Affaires étrangères du G7 que l'Iran et le Hezbollah pourraient attaquer Israël dans les 24 à 48 heures à venir. Cependant, au cours de la réunion du Conseil national de sécurité dans la salle de crise à la Maison Blanche lundi, l'évaluation présentée était « plus nuancée », a rapporté Axios en citant des fonctionnaires américains.
Deux vagues d'attaques
Le président et la vice-présidente ont ainsi été informés que les services de renseignement américains s'attendaient à « un scénario impliquant deux vagues d'attaques, l'une lancée par le Hezbollah et l'autre par l'Iran, avec l'aide plusieurs de leurs autres mandataires », selon les responsables. Ils ont ajouté que les services de renseignement ne savaient pas « qui allait attaquer en premier et quel type d'attaque ils allaient mener ». Selon un des responsables cités par Axios, les renseignements américains affirment que la riposte de l'Iran et du Hezbollah est encore « en cours d'élaboration et que les deux alliés sont encore indécis » concernant les détails de l'opération.
M. Biden a demandé à son équipe de « travailler aussi étroitement que possible avec Israël sur la coordination des efforts de défense en prévision d'une éventuelle attaque », a encore rapporté Axios en citant les responsables interrogés. Une réunion entre le commandant central de l'armée américaine, le général Michael Kurilla, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a eu lieu lundi en Israël pour discuter de la coordination des activités de défense et des moyens d'élargir la coalition internationale face aux actions agressives de l'Iran et de ses mandataires, d'après M. Gallant.
En outre, MM. Biden et Harris ont aussi été informés de l'évolution de la situation de plusieurs soldats américains grièvement blessés lors d'une attaque à la roquette menée lundi par des milices pro-iraniennes contre la base aérienne d'al-Assad en Irak, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. « Ils ont discuté des mesures que les États-Unis prendront pour défendre leurs forces et répondre à toute attaque contre leur personnel de la manière et à l'endroit de notre choix », a indiqué le communiqué de la Maison Blanche.
A cet égard, un des responsables cités par Axios, a déclaré que le Pentagone « s'attend à ce que les milices pro-iraniennes attaquent davantage les forces américaines dans la région dans les jours à venir », soulignant que les tensions croissantes dans la région « font que les milices se sentent moins retenues par l'Iran pour attaquer ces forces ».
La Maison-Blanche a enfin indiqué que Joe Biden et Kamala Harris avaient été informés des « efforts diplomatiques visant à désamorcer les tensions régionales, et à conclure un cessez-le-feu à Gaza prévoyant la libération des otages ». Plus de 39 500 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre en octobre dernier entre Israël et le Hamas à Gaza.
Lundi, M. Blinken avait demandé au Premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abdel Rahman al-Thani, de faire pression sur l'Iran et le Hezbollah pour une désescalade, tout en soulignant l'importance d'un accord de cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza.
Au cours d'une autre réunion avec le ministre australien des Affaires étrangères, M. Blinken avait affirmé que « le Moyen-Orient se trouve à un moment critique » et demandé à toutes les parties de « faire les bons choix dans les heures et les jours à venir ». Le même jour, le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, avait déclaré que « l'administration Biden a transmis à l'Iran un message signifiant que les États-Unis défendront Israël s'il était attaqué ».
Encore heureux qu’ils ne sachent pas; ils auraient filé l’info direct aux Israéliens!
20 h 59, le 06 août 2024