La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a salué la position du G20 en faveur de la « justice fiscale », jugeant « opportune et bienvenue » la décision de coopérer en vue de taxer les plus riches, selon un verbatim de son discours dans un communiqué du FMI diffusé dans la nuit de vendredi à samedi.
« La vision commune des ministres du G20 sur la fiscalité progressive est opportune et bienvenue, car la nécessité de reconstituer les réserves budgétaires tout en répondant aux besoins sociaux et de développement implique des décisions difficiles dans de nombreux pays », a affirmé Kristalina Georgieva. Selon elle, « la promotion de la justice fiscale contribue à l'acceptation sociale de ces décisions ».
Les pays du G20 se sont engagés vendredi à Rio de Janeiro à « coopérer » pour que les plus grandes fortunes soient davantage taxées, au nom de la lutte contre les inégalités, mais sans s'accorder sur l’adoption d’un impôt mondial.
Le sujet était au menu d’une réunion de deux jours des ministres des Finances du groupe formé par les 19 plus grandes économies mondiales, l'Union européenne et l'Union africaine.
Dans son discours, Kristalina Georgieva a aussi estimé que «la croissance mondiale devrait rester stable, mais lente». « Dans nos dernières projections, nous prévoyons que la croissance mondiale atteindra 3,2 % en 2024 et 3,3 % en 2025, sans changement par rapport à nos prévisions d'avril. Le commerce mondial se redresse et devrait croître à peu près au même rythme que le PIB. C'est une bonne nouvelle, mais cela signifie aussi que le commerce n'est pas encore le moteur de la croissance qu'il était auparavant » a-t-elle développé.
Mitiger les risques pour le secteur financier
Mme Georgieva a ajouté que le secteur financier international était « confronté à une incertitude accrue, à une évolution rapide et à l'émergence de nouvelles technologies, qui apportent des avantages en termes de transformation, mais aussi des risques ». Elle a ainsi appelé à renforcer les contrôles en « traitant de manière globale les vulnérabilités des institutions financières non bancaires (IFNB)» , qui représentent près de la moitié du total des actifs financiers.
La directrice du Fonds monétaire a aussi demandé que « les superviseurs et les régulateurs trouvent un équilibre entre les risques et les opportunités liés aux nouvelles technologies, notamment en ce qui concerne les paiements transfrontaliers et la monnaie numérique ». « L'intelligence artificielle est porteuse d'une promesse de transformation, mais elle peut aussi mettre à l'épreuve la résilience opérationnelle et la gestion des cyberrisques », a-t-elle prévenu.
« Il faut éviter la fragmentation du système de paiement international », soit « le risque de voir apparaître des îlots de technologie, de liquidité ou de gouvernance », considérant qu’une « collaboration étroite entre le G20 sera essentielle, mais aussi entre les secteurs public et privé », selon la directrice.
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