Un jour où quelqu’un demandait à son professeur si, pour se mettre au travail, il attendait l’inspiration,
celui-ci répondit : « Parfaitement, et chaque jour que Dieu fait ! » À vrai dire, de son propre aveu, un créateur ne travaillait bien que lorsqu’il était de bonne humeur et, de préférence, seul.
Saint François de Sales, lui, trouvait la source de son inspiration dans la foi. Quelqu’un lui demandant un jour comment il avait eu l’idée d’écrire son magnifique livre Traité de l’amour de Dieu et tant d’autres livres, il répondit : « C’est Dieu, notre Seigneur, qui me l’a donnée. » Vers la fin de sa vie, il déclarait : « Quand le Seigneur me rappellera à Lui et me demandera : « Qu’as-tu fait du talent que je t’avais donné ? » Je déposerai ces livres à ses pieds. »
Ainsi, à travers les âges, des savants à la personnalité marquée et au caractère fort ont tous eu le don d’apprivoiser, par un moyen ou un autre, la muse de l’inspiration.
À notre époque, les grandes entreprises sont de plus en plus portées à admettre l’importance primordiale de « l’inspiration ». Le simple bon sens l’avait déjà deviné, mais aujourd’hui des études scientifiques viennent le confirmer avec force.
Des spécialistes du comportement ont identifié le type de motivation qui semble entraîner le succès. Ils l’appellent « le désir de réussir grâce à l’inspiration », ceux-ci croient pouvoir le mesurer et, partant, prédire le rendement de chacun. Bien plus, ils estiment possible de développer ce désir, cette motivation qui jusqu’à présent paraissait à peu près immuable.
Ces études démontrent que certains participants se fixent des objectifs assez élevés pour stimuler leur intérêt, de façon à en atteindre rapidement quelques-uns. Ce qui les stimule, c’est la récompense rattachée à l’acte : un sentiment constant de satisfaction à se sentir capable d’atteindre des objectifs à court terme pour favoriser l’inspiration. Dans une étude sur l’influence de l’inspiration, avec plus de 80 participants, le résultat est venu six mois plus tard confirmer un progrès considérable sur le plan professionnel grâce à l’inspiration, cette zone de rêverie éveillée où l’on se parle à soi-même sans s’en rendre compte. Or, certains tests révèlent la structure de ces rêveries, et l’on peut apprendre au sujet à modifier sa motivation intime en dirigeant les caprices de son esprit de manière qu’ils le poussent à l’action au lieu de le bloquer.
Nous sommes tous capables de « nous réinventer » en agissant consciemment sur nos motivations profondes qui font naître l’inspiration qui, plus que tout, détermine notre comportement et notre personnalité dans l’avenir.
Sylvain THOMAS
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