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Politique - Liban

Migrants syriens : les autorités libanaises s’activent pour résoudre la crise

« Nous avons évoqué toutes les initiatives susceptibles d’accélérer le retour des Syriens dans leur pays », affirme le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères à l'issue d'une réunion au Grand sérail. 


Le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, lors d'une conférence de presse à Beyrouth, le 24 avril 2024. Photo Ani.

Un coup d'accélérateur semblait avoir été donné mercredi au dossier des migrants syriens au Liban, avec notamment deux réunions à haut niveau : celle du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, avec des représentants des services de sécurité, et celle du président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Fadi Alamé, avec le Premier ministre, Nagib Mikati.

Lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion consacrée à l'examen de la situation sécuritaire à Beyrouth, le ministre Maoulaoui a affirmé que cette réunion visait à mettre en place « un plan de sécurité clair qui rassure les citoyens ». « Les arrestations effectuées par les services de sécurité sont en augmentation, et tous les crimes seront seront élucidés », a-t-il assuré. M. Maoulaoui a aussi assuré que « les lois seront appliquées à tout le monde » et que « la gestion du dossier des Syriens ne s'inscrit pas dans le cadre d'une campagne raciste ». « Le ministère de l'Intérieur émet des circulaires aux municipalités pour appliquer la loi et à travers ces lois, nous régulons la situation sécuritaire », a-t-il encore dit.

Il a aussi révélé que « la Direction générale de la Sûreté générale a reçu les données permettant de connaître le nombre de réfugiés syriens ».  Environ 1,5 million de Syriens vivent au Liban, ce qui en fait le pays avec le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Environ 800 000 d'entre eux sont enregistrés auprès des Nations unies, mais leur nombre exact n'est pas connu, le gouvernement libanais ayant demandé au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en 2015 de ne plus les enregistrer. L'année dernière, les autorités libanaises ont appelé le HCR à leur fournir ces données dans le cadre d'un accord que l'agence et le Liban avaient conclu en août 2023. En octobre 2023, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib avait affirmé que le Liban « ne tolérera plus, après la fin du mois », tout retard du HCR dans la remise aux autorités libanaises de ces données. 

Il y a une semaine, M. Maoulaoui avait déclaré que les Syriens qui n'ont pas de « raisons de sécurité » de se trouver au Liban ne peuvent pas y rester. Les tensions entre Syriens et Libanais ont récemment augmenté suite au meurtre d'un cadre des Forces libanaises (FL), Pascal Sleiman, pour lequel des ressortissants syriens ont été arrêtés. Dans les jours qui ont suivi cet assassinat, M. Maoulaoui avait estimé que « la présence de Syriens au Liban, telle qu'elle existe aujourd'hui, est inacceptable ». Un autre meurtre à Azzouniyé, dans le caza de Aley, pour lequel deux ressortissants syriens ont été également arrêtés, a aiguisé la colère et augmenté les tensions envers les Syriens au Liban.  

Mercredi également, le chef des FL, Samir Geagea, a réagi sur la plateforme X à l’adoption par la Grande-Bretagne d’une loi sur l'expulsion de tout migrant illégal.  « À l’intention du président Nagib Mikati, à l’intention du ministre Bassam Maoulaoui et à l’intention du gouvernement libanais : la Grande-Bretagne, État de droit et d'institutions, pays des droits de l'homme, de la liberté et de la justice, a vu sa Chambre des représentants (Chambre des communes) adopter une loi visant à expulser tout immigrant illégal. Quand le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur suivront-ils l'exemple de la Grande-Bretagne et soutiendront-ils le travail des services de sécurité pour renvoyer les réfugiés clandestins en Syrie ? », a-t-il demandé. Après des mois de bataille, le Parlement britannique a approuvé, dans la nuit de lundi à mardi, ce projet de loi permettant l'expulsion de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni, qui doit désormais recueillir le sceau royal - une formalité - avant d'entrer en vigueur. 

Les députés s'activent aussi
De son côté, le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Fadi Alamé (proche du président de la Chambre Nabih Berry), a souligné « la détermination de l'État libanais à suivre le dossier des réfugiés syriens, vu son importance et ses nombreuses répercussions sur la situation au Liban », rapporte l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).  Ces propos ont été tenus à l’issue d’une rencontre au Grand sérail des membres de la commission parlementaire avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, qui a porté sur le dossier des « déplacés », comme les appelle le Liban. La discussion a également évoqué la 8e conférence de Bruxelles sur l’avenir de la Syrie, qui se déroulera dans les prochains jours dans la capitale belge. « Nous avons également évoqué toutes les initiatives susceptibles d’accélérer le retour des Syriens dans leur pays », a affirmé le député.

« La rencontre avec M. Mikati nous a rassurés, a poursuivi M. Alamé. Nous avons discuté des modalités d’aide aux déplacés syriens dans leur propre pays ». Le député a rappelé que « les positions sont unanimes au Liban concernant le dossier » des réfugiés et que « l’ensemble des partis politiques soutiennent la position du gouvernement », car « la question des déplacés syriens pèse lourdement sur la démographie du pays ». Le Liban est en effet en proie à une crise inédite depuis 2019, politique, sociale, financière et économique, et à une émigration massive d’une jeunesse sans perspective d’avenir. À cela s'ajoute une criminalité en hausse, qu'une grande partie de la classe politique impute à la présence des réfugiés syriens. « La position officielle est que le Liban ne peut supporter davantage la présence de déplacés. La réflexion s’oriente à présent vers une stratégie opérationnelle pour accélérer leur retour », a poursuivi le député.

Également au menu de la rencontre avec le chef du gouvernement figurait « le dossier de la guerre au Liban-Sud » et celui du « soutien aux forces de l’ordre, afin qu’elles puissent jouer leur rôle à la frontière » libano-israélienne.

Un coup d'accélérateur semblait avoir été donné mercredi au dossier des migrants syriens au Liban, avec notamment deux réunions à haut niveau : celle du ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, avec des représentants des services de sécurité, et celle du président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Fadi Alamé, avec le Premier ministre,...

commentaires (2)

Que les hypocrites du UNHCR expliquent comment d'un coté ils paient aux réfugiés syriens et de l'autre ils disent ne pas connaitre leur nombre ni leurs noms. Que M.Grandi les prenne dans son jardin et sur la pelouse du siège de l'ONU si il les aime tellement.

Moi

23 h 06, le 24 avril 2024

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Commentaires (2)

  • Que les hypocrites du UNHCR expliquent comment d'un coté ils paient aux réfugiés syriens et de l'autre ils disent ne pas connaitre leur nombre ni leurs noms. Que M.Grandi les prenne dans son jardin et sur la pelouse du siège de l'ONU si il les aime tellement.

    Moi

    23 h 06, le 24 avril 2024

  • Au delà de l'activité, espérons un résultat conséquent et efficace pour leur retour chez eux ou éventuellement leur répartition auprès des pays arabes.

    LE FRANCOPHONE

    22 h 43, le 24 avril 2024

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