L'Irak écarte la thèse de l'attaque dans l'explosion sur une base militaire

L'explosion sur une base militaire en Irak accueillant des anciens paramilitaires pro-Iran a été provoquée par l'armement et des "matériaux hautement explosifs" stockés sur place, a annoncé mardi le comité technique chargé de l'enquête, écartant la thèse d'une attaque venue des airs.

La déflagration dans la nuit de vendredi à samedi sur la base de Calso, dans la province de Babylone, avait fait un mort et huit blessés. Des responsables avaient initialement évoqué l'hypothèse d'un "bombardement", mais les autorités avaient rapidement écarté la possibilité d'une frappe aérienne ou de drone. La base abrite "des casernes et des entrepôts d'armes" appartenant à l'armée, au ministère de l'Intérieur et au Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières, selon le communiqué du comité d'investigation.

"L'explosion a provoqué un énorme cratère de forme irrégulière sur le lieu de l'incident, utilisé pour stocker du matériel, des missiles et divers matériaux explosifs", explique le comité dans son communiqué, qui a effectué des analyses des sols et "de matériaux dispersés par l'explosion". "La taille du cratère confirme qu'il y a eu une très forte explosion de l'armement et de matériaux hautement explosifs se trouvant sur les lieux", ajoute le comité. Les analyses ont permis d'identifier la présence de "trois matériaux utilisés dans la fabrication d'explosifs et de missiles --du TNT, du Nitrate d'ammonium, et du dibutyl phthalate -- toutes des substances hautement explosives".

Enfin, le comité estime que "l'intensité de l'explosion" et la taille des projectiles, missiles, matières explosives projetés dans les airs par le souffle de la déflagration "ne peuvent en aucun cas avoir été provoqués par un ou plusieurs missiles portés dans les airs". Le comité rappelle que les rapports du Commandement militaire aérien ont démenti "tout mouvement d'avions de combat ou de drones dans l'espace aérien de la province de Babylone, avant, pendant et après l'explosion."

Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait démenti toute implication dans l'explosion. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne avait refusé tout commentaire.Le Hachd al-Chaabi fait partie intégrante de l'appareil sécuritaire officiel irakien placé sous l'autorité du Premier ministre.

Mais cette institution rassemble plusieurs factions armées qui pour certaines ont mené cet hiver des dizaines d'attaques en Irak et en Syrie contre les soldats américains déployés dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes.