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Économie - ENTRETIEN

Le directeur de Smart ESA, Karl Gedda, expose les défis auxquels les start-up libanaises sont confrontées

L'Orient-Le Jour s'est entretenu avec le nouveau directeur de l'incubateur et accélérateur de l'ESA Business School à l'occasion du lancement de la 5e édition du concours Entrepreneur ESA-HEC Paris

Le directeur de Smart ESA, Karl Gedda, expose les défis auxquels les start-up libanaises sont confrontées

Karl Gedda, directeur de Smart ESA (à d.), et Fadi Abboud, vainqueur de la 4e édition du concours Entrepreneur ESA-HEC Paris. Photo S.B.

L’École supérieure des affaires (ESA), une école de commerce située dans le quartier Clemenceau à Beyrouth, a nommé en octobre 2023 un nouveau directeur pour son incubateur Smart ESA.

L’Orient-Le Jour a donc rencontré Karl Gedda pour discuter du concours Entrepreneur ESA-HEC Paris de cette année (dont le journal est partenaire), de son parcours, de l’écosystème des start-up dans le pays et des nouvelles stratégies commerciales de Smart ESA. Cet entretien a été édité et condensé.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ? Qui est Karl Gedda ?

Je suis originaire de France et suis arrivé au Liban il y a environ un an. J’ai été envoyé ici par le ministère français des Affaires étrangères pour aider les écoles libanaises à devenir plus innovantes et à s’adapter aux exigences du XXIe siècle en ayant recours à l’écosystème de l’innovation. Cela permettra aussi de renforcer le secteur des technologies de l’éducation (EdTech) et de créer des emplois à valeur ajoutée.

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J’ai quitté la France à l’âge de 23 ans pour m’installer en Californie, où j’ai passé finalement 9 ans et fait des études à l’UC Berkeley. Pendant ce séjour, j’ai été impliqué dans la conception de stratégies d’innovation technique et j’ai dirigé une entreprise qui travaillait avec la NASA sur les transferts de technologie, avant de la vendre. Je suis finalement rentré en France où j’ai été embauché par le cabinet Ernst & Young (EY) pour créer des pratiques stratégiques dans le sud-ouest du pays (Bordeaux, Toulouse) et en partie à Paris. À cette époque, j’ai également travaillé avec le gouvernement sur différents projets. Après une longue expérience aux États-Unis, en France et dans l’Union européenne, j’estime être expert dans trois domaines : les programmes d’accélération, l’innovation et les clusters d’entreprises.

En tant que nouveau directeur de Smart ESA, quels sont vos projets pour l’incubateur ?

Nous sommes en train de remanier l’incubateur pour qu’il soit encore plus engagé dans l’accélération. Smart ESA a toujours été connu pour ses formations, ses ateliers et ses conférences. Nous changeons un peu cela car nous aimerions opérer plus directement du côté des start-up. Nous aimerions faire plus de matchmaking, en mettant les entrepreneurs libanais en contact avec des médias et des entreprises en mesure de les aider, pour leur permettre de gagner en visibilité, en clientèle et en financement. Nous voulons aussi agrandir notre réseau afin d’élargir nos possibilités d’innovation et avoir plus d’impact en donnant aux entrepreneurs les moyens de créer des emplois à valeur ajoutée. Nous sélectionnerons et aiderons chaque année entre 3 et 5 start-up (qui ont un fort potentiel de croissance et de création d’emplois) en leur fournissant un accompagnement sur mesure et en leur donnant de la visibilité. Nous avons déjà emmené une start-up à Monaco et l’avons aidée à rechercher des fonds, et nous espérons en faire plus à l’avenir.

Au niveau international, nous voulons que Smart ESA se positionne comme un pont entre l’Europe et la région MENA, en particulier les pays du Golfe, avec le Liban comme point de jonction.

Comment évaluez-vous l’écosystème des start-up au Liban aujourd’hui ?

Avant la crise, le secteur était en plein essor à un moment donné. Le Liban regorge de talents et il y a une réelle volonté d’entrepreneuriat, mais l’écosystème manque de fonds en ce moment à cause de la crise et d’autres facteurs dans le pays. Bien qu’il existe quelques investisseurs providentiels (angel investors) et d’autres formes de financement, celui en capital-risque manque encore. Quoi qu’il en soit, le marché dans sa forme actuelle peut encore être utilisé comme un bac à sable ou comme un test bêta (phase finale de test en vue de l’amélioration du produit ou du service proposé).

Selon vous, comment pourrait-on contrer la fuite massive des cerveaux que connaît le Liban depuis quelques années ?

La fuite des cerveaux a toujours été un problème dans le pays, mais l’un des moyens de la combattre est de créer ici des emplois à valeur ajoutée. La seule façon d’y parvenir à mon avis est d’avoir plus d’entrepreneurs. À Smart ESA, nous essayons de renforcer les start-up, car plus elles se développent, plus elles recrutent et plus elles créent des emplois à valeur ajoutée. Nous nous concentrons en particulier sur l’EdTech et la culture, la santé en ligne (E-Health), les technologies de la médecine (MedTech) et les projets verts. Un autre moyen de prévenir la fuite des cerveaux est d’améliorer la sécurité dans le pays, et lorsque je parle de sécurité, je fais principalement référence aux menaces qui pèsent sur le Liban compte tenu de la situation actuelle.

L’École supérieure des affaires (ESA), une école de commerce située dans le quartier Clemenceau à Beyrouth, a nommé en octobre 2023 un nouveau directeur pour son incubateur Smart ESA.L’Orient-Le Jour a donc rencontré Karl Gedda pour discuter du concours Entrepreneur ESA-HEC Paris de cette année (dont le journal est partenaire), de son parcours, de l’écosystème des start-up...

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La France n’arrive pas à financer ses start ups. Preuve que la plus grande et seul start up en intelligence artificielle, Mistral, a été financé par Google et Amazon avec un grand effort du président Macron. Lorsque les européens ont demandé pourquoi la France a été chercher des capitaux des etas unis la réponse du président était que la France n’avait pas ce genre de capitaux pour risquer.

Ma Realite

04 h 08, le 22 avril 2024

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Commentaires (1)

  • La France n’arrive pas à financer ses start ups. Preuve que la plus grande et seul start up en intelligence artificielle, Mistral, a été financé par Google et Amazon avec un grand effort du président Macron. Lorsque les européens ont demandé pourquoi la France a été chercher des capitaux des etas unis la réponse du président était que la France n’avait pas ce genre de capitaux pour risquer.

    Ma Realite

    04 h 08, le 22 avril 2024

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