Le compositeur Béchara el-Khoury. Photo DR
Le concerto symphonique, Le Mont Hermon La Montagne sacrée, signé du compositeur Béchara el-Khoury, sera créé en première mondiale par l’Orchestre national de France sous la direction du chef d’orchestre vénézuélien Rafael Payare à l’auditorium de Radio France à Paris, le jeudi 18 avril. Le concert sera retransmis en direct sur les ondes de France musique. À quelques jours de cet important moment de sa carrière, Béchara el-Khoury confie ses impressions à L’Orient-Le Jour.
Votre actualité, notamment en France, est foisonnante. Quels sont les derniers événements qui ont mis votre musique à l’honneur ?
La France m’a accueilli en 1979 et m’a reconnu comme l’un de ses compositeurs vivants importants. J’en suis très reconnaissant. Ces derniers mois en effet, ma musique a été programmée dans différents concerts. En novembre 2023, mon quatuor à cordes Images, La Nuit a été magistralement interprété en l’église Notre-Dame du Liban par le quatuor Sedecim, puis en décembre 2023, s’est tenue la création mondiale de mon Concerto pour cor grand poème alpestre nach Garmisch (en hommage à Richard Strauss) par l’Orchestre national de Lyon avec en soliste Guillaume Tétu. Ensuite, en février 2024, ma 4e sérénade pour orchestre à cordes Horizon a été programmée par l’Orchestre national d’Île-de-France et maintenant cette œuvre qui est également un hommage à Richard Strauss.
Parlez-nous justement de cette œuvre qui va être créée le 18 avril par l’Orchestre national de France. Et d’abord qu’est-ce qu’un « concerto symphonique » ?
C’est une œuvre qui se situe entre le concerto et la symphonie. Les instruments prennent la parole à tour de rôle et sont tous virtuoses. L’orchestre se compose de 105 musiciens, c’est donc un orchestre symphonique élargi, la moyenne habituelle étant de 90 musiciens. L’œuvre dure entre 25 et 30 minutes.
La source d’inspiration de cette pièce est-elle d’origine biblique ?
Oui, j’ai voulu raconter l’histoire du Mont Hermon. L’œuvre se déroule en trois mouvements. Le premier mouvement représente la genèse et s’intitule : Temps prébibliques, la bataille entre Teschub dieu du Tonnerre et de l’orage et Ullikimi le monstre marin, La victoire de Teschub. Le langage musical en est très agité avec un rôle prépondérant et extrêmement virtuose donné aux cors. D’ailleurs, les six cornistes, héros belliqueux de cette première partie, m’ont accusé de maltraitance !
Le deuxième mouvement est plus doux, il s’intitule : Élias, Moïse et Yeshoua sur la montagne sacrée, contemplant la terre promise. Le langage musical en est émouvant avec des envolées très techniques pour les clarinettes et les flûtes.
Le troisième mouvement commence de manière très symphonique et orchestrale, puis devient rapide et virtuose. Les cors sont encore très présents mais également les violons et les trompettes qui sont extrêmement sollicités. Il s’intitule : La Transfiguration de Jésus sur le Mont Hermon, la Montagne sacrée. Le final est très doux et très calme avec un solo de violon qui sera joué par Sara Nemtanu, premier violon solo de l’orchestre.
Le concert se poursuivra-t-il avec d’autres œuvres ?
Oui, le Concerto pour violon n° 5 de Mozart avec le violoniste canadien James Ehnes et Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, qui est un clin d’œil car les programmateurs de Radio France connaissent mon amour immodéré pour cette œuvre de Strauss !
Quels sont vos prochains projets symphoniques ?
Noir sur l’horizon, une œuvre dédiée aux victimes de l’explosion du 4 août, qui sera créée à la Philharmonie de Paris par l’Orchestre Pasdeloup et le violoniste Arnaud Nuvolone en soliste, le samedi 25 janvier 2025.
Retransmission en direct du concert de Radio France le jeudi 18 avril à 20h (heure de Paris), 21h (heure de Beyrouth) sur France Musique. A écouter en podcast ici
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