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Économie - Conjoncture

Moral du secteur privé : le PMI libanais grapille encore quelques dixièmes de point

L'indice des directeurs d'achats a encore gagné du terrain en mars, malgré un contexte sécuritaire plus que tendu.

Moral du secteur privé : le PMI libanais grapille encore quelques dixièmes de point

Les employés d'un supermarché du Metn organisant les rayons avant l'ouverture. Photo P.H.B.

Sans pour autant sauter au plafond, le secteur privé libanais semble encore conserver un semblant de moral, malgré la guerre de Gaza et son lot de répercussions au Liban-Sud qui animent l’actualité depuis début octobre.

L’un des baromètres du moral des entreprises opérant dans le pays, l’indice des directeurs d’achats (PMI – Purchasing Managers Index, publié en avril par BlomInvest et Markit) a ainsi clôturé le mois de mars avec une hausse modeste, mais néanmoins réelle de dixième par rapport à février, pour afficher un score de 49,4 points.

Non seulement ce score rapproche encore plus l’indice du point d’équilibre de 50 points, au-delà duquel le PMI traduirait une hausse de l’activité, mais ce score est supérieur à la moyenne affichée sur les 12 derniers mois (49,3 points).


Baisse des commandes destinées à l'exportation

Pour Stéphanie Aoun, analyste de recherche à BlomInvest (filiale de BLOM Bank), la hausse enregistrée en mars reste « marginale » et elle est « principalement liée à l'amélioration des tendances de la production intérieure et des nouvelles commandes, ce qui démontre une certaine résilience du marché local ».

Dans leur rapport, BlomInvest et Markit rapportent effectivement que le sous-indice mesurant la production a gagné 5 dixièmes en un mois pour s’établir à 48,5 points, tandis que celui des nouvelles commandes a progressé de 7 dixièmes, 49,1 points. Celui des commandes destinées aux exportations a cependant diminué, passant de 48,8 à 48,3 points en février. Stéphanie Aoun évoque une « baisse préoccupante » qu’elle attribue aux perturbations dans la région de la mer Rouge et aux défis que rencontre la chaîne d'approvisionnement, induisant ainsi le ralentissement le plus important des exportations depuis décembre 2022 ».

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Elle souligne enfin que « l'économie est confrontée à des pressions inflationnistes croissantes, car l'escalade des coûts associés au transport, à l'assurance et aux matières premières oblige les entreprises à ajuster leurs stratégies de prix de plus en plus à la hausse ». Elle conclut en soulignant que « ces vents contraires soulignent la nature fragile de l'économie libanaise et la nécessité d'interventions politiques et de réformes ciblées pour remédier aux vulnérabilités structurelles et favoriser une croissance durable ».

Le pays était en crise bien avant que la guerre de Gaza n'éclate, et a vu en quatre ans son système bancaire s’effondrer et sa monnaie perdre 98 % de sa valeur. L’inflation affiche un rythme annuel de 123,21 %, selon les derniers chiffres de l’Administration centrale des statistiques couvrant la période allant jusqu’à fin février (la prochaine mise à jour est attendue lors de la deuxième quinzaine d’avril).

Sans pour autant sauter au plafond, le secteur privé libanais semble encore conserver un semblant de moral, malgré la guerre de Gaza et son lot de répercussions au Liban-Sud qui animent l’actualité depuis début octobre.L’un des baromètres du moral des entreprises opérant dans le pays, l’indice des directeurs d’achats (PMI – Purchasing Managers Index, publié en avril par...
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