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La Russie convoque l'ambassadeur français après les propos jugés "inacceptables" d'un ministre

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d'État américain après leur rencontre au ministère des Affaires étrangères à Paris, le 2 avril 2024. Photo AFP / EMMANUEL DUNAND

La Russie a convoqué vendredi l'ambassadeur de France à Moscou Pierre Lévy après les propos jugés "inacceptables" du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, qui avait estimé lundi que Paris ne voyait plus l'"intérêt" de discuter avec Moscou.

"Ce n'est pas aujourd'hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les compte-rendus qui en sont faits sont mensongers", avait déclaré M. Séjourné quelques jours après un entretien téléphonique entre les ministres russe et français de la Défense qui s'était soldé par des récits divergents.

Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué en réponse l'ambassadeur de France à Moscou.

M. Lévy "a été informé du caractère inacceptable de telles déclarations, qui n'ont rien à voir avec la réalité", a annoncé la diplomatie russe dans un communiqué.

"Nous considérons ces déclarations du ministre français des Affaires étrangères comme une action consciente et délibérée de la partie française visant à saper la possibilité même de tout dialogue entre les deux pays", a-t-elle poursuivi.

Concernant le partenariat de sécurité antiterroriste entre les deux pays, celui-ci "n'est pas suspendu" mais "ne fonctionne pas de manière partenariale comme il devrait fonctionner", a nuancé vendredi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans une interview à la chaîne de télévision LCI.

Discuter "quand c'est utile" 

Quant à discuter avec les Russes, "il faut le faire quand c'est utile", a-t-il dit. "Ça s'appelle défendre les intérêts de la France, tout simplement. Donc on n'est pas coupés", a-t-il ajouté.

"Le ministère russe, comme d'habitude, n'accepte pas qu’on corrige ses mensonges", a commenté pour sa part vendredi une source diplomatique française à l'AFP.

"Le ministre a rappelé la réalité des échanges et la tentative de manipulation des autorités russes suite à l’appel du ministre des armées", a ajouté cette source.

Après une conversation le 3 avril entre les ministres de la Défense Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou qui avait pour but de transmettre des "informations utiles" aux Russes sur l'attentat du Crocus City Hall près de Moscou en mars, le président français Emmanuel Macron avait dénoncé des "commentaires baroques et menaçants" des Russes.

Dans son compte-rendu de cet entretien, dont Paris avait pris l'initiative, la Russie avait dit "espérer" que les services secrets français n'avaient pas été impliqués dans cet attentat qui a fait 144 morts le 22 mars. Des supputations rejetées par la France.

Les relations entre Paris et Moscou se sont dégradées depuis le début de l'année, sur fond de conflit en Ukraine.

La Russie a notamment revendiqué en janvier avoir tué 60 "mercenaires" français à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, tandis que la France a dénoncé "une manœuvre coordonnée" de désinformation émanant des Russes.

La diplomatie russe a par ailleurs annoncé avoir convoqué vendredi l'ambassadrice slovène Darja Bavdaz Kuret pour lui notifier l'expulsion d'un diplomate slovène par mesure de "réciprocité" à la suite d'une décision similaire de Ljubljana en mars à l'encontre d'un représentant russe.

Jeudi, le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé avoir fait de même avec l'ambassadeur autrichien Werner Almhofer après l'expulsion de deux diplomates russes d'Autriche. Moscou avait précisé avoir expulsé un diplomate autrichien en réponse.

La Russie a convoqué vendredi l'ambassadeur de France à Moscou Pierre Lévy après les propos jugés "inacceptables" du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, qui avait estimé lundi que Paris ne voyait plus l'"intérêt" de discuter avec Moscou."Ce n'est pas aujourd'hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui...