Le Liban peut "jouer un rôle de désescalade" dans la région, estime le ministre italien des AE

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a affirmé mercredi que "le Liban peut jouer un rôle de désescalade en réduisant les tensions dans la région", alors que le Hezbollah et Israël sont impliqués dans des combats transfrontaliers quasi-quotidiens depuis le 8 octobre 2023. Il a également réitéré le soutien de son pays à l'armée libanaise, dans une interview accordée à la chaîne de télévision al-Arabiya mercredi.

Une centaine de soldats italiens forment actuellement des soldats libanais à Beyrouth, a également déclaré M. Tajani à al-Arabiya. L'Italie apporte régulièrement un soutien matériel et logistique à l'armée libanaise, lui faisant don de millions de dollars d'aide militaire et mettant à sa disposition du personnel militaire et des formations destinées à renforcer ses capacités. "L'avenir de la région dépend de la capacité de ces pays à aider la Palestine à établir de bonnes relations avec Israël", a déclaré M. Tajani. "Le Liban peut jouer un rôle de désescalade en réduisant les tensions dans la région", a-t-il poursuivi.

Stabilité du Liban

"Le commandant de l'armée libanaise, Joseph Aoun, est un ami de l'Italie et un bon médiateur avec le Hezbollah, ainsi qu'un bon dirigeant pour l'armée libanaise", a ajouté le diplomate. Selon M. Tajani, les formations dispensées s'inscrivent dans le cadre de l'objectif de l'Italie de contribuer à "renforcer l'armée libanaise pour la stabilité du Liban".

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Le général Joseph Aoun s'était rendu en Italie en février où il avait été invité à discuter des "moyens de soutenir" ses troupes face à la crise actuelle et à la guerre à la frontière libano-israélienne. Les conditions de vie et de travail des soldats libanais se sont gravement détériorées ces dernières années en raison de la crise économique au Liban. 

Fin janvier, le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib avait appelé la communauté internationale à aider à "renforcer" l'armée afin qu'elle puisse être déployée dans le sud du pays. "La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, NDLR) prévoit la présence d'un contingent de 15.000 hommes dans le Sud. Nous en avons moins de 5.000. Nous n'avons pas les moyens d'assurer ce recrutement", avait-il déclaré dans une interview à L'Orient-Le Jour.

Présidentielle

M. Tajani s'est également exprimé sur "l'importance d'organiser des élections présidentielles pour choisir un président de la République". Le Liban est entré dans une période de double vacance de l'exécutif le 31 octobre 2022, lorsque le mandat de Michel Aoun a expiré. Aucun successeur ne lui a depuis été trouvé. 

Les ambassadeurs du quintette impliqué dans ce dossier (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) appellent régulièrement à mener cette échéance à terme et à élire un nouveau chef de l'Etat.