Les déposants qui ont vu leurs avoirs gelés dans les banques libanaises, suite à la crise financière qui a frappé le secteur, espèrent encore les récupérer en comptant sur la générosité du FMI et de la Banque mondiale, ou sur la bienveillance de nos dirigeants. Or les premiers cherchent à imposer à un Liban exsangue et privé de président de la République des conditions draconiennes censées mettre le pays à la merci de ces organisations dont on a déjà dénoncé les méthodes hégémoniques aux quatre coins du monde ; alors que les seconds tergiversent et retardent volontairement les plans de sauvetage et le « Deposits recovery fund » préconisés par les spécialistes. En réalité, cette « mafiature » est très heureuse que perdure le chaos ambiant et ce, pour deux raisons : d’abord, ses entreprises et celles de ses alliés ont remboursé leurs prêts bancaires en chèques ou en dollars, au taux de 1 500 livres libanaises, privant au passage les banques de 19 milliards de dollars qui seraient revenus aux déposants ; elle a ensuite transformé notre économie en cash economy, permettant ainsi à certains partis de blanchir des millions de dollars à la faveur de la pagaille, sans compter la prolifération d’établissements financiers illégaux, en substitution aux banques. Pourquoi prendrait-elle la peine de trouver des solutions à la crise tant que cette crise répond à ses besoins et ne la pénalise nullement puisqu’elle a planqué ses propres avoirs hors du Liban ?
Que ceux qui espèrent encore un miracle se détrompent. « Hamiha haramiha » dit-on en arabe : nos protecteurs sont eux-mêmes nos voleurs. Et les déposants, les dindons d’une farce monstrueuse…
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