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La persécution des Bahaïs est un "crime contre l'humanité", selon HRW

Un drapeau iranien flottant devant le siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, le 1er mars 2021 à Vienne. Photo JOE KLAMAR / AFP

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a affirmé lundi que la persécution de la minorité bahaïe par les autorités iraniennes depuis la révolution islamique de 1979 constituait un « crime contre l'Humanité ».

L'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à New York, estime que les bahaïs, la plus importante minorité non musulmane du pays, a été soumise à des arrestations arbitraires, la confiscation de leurs biens, des restrictions à l'accès à l'école et à l'emploi, et même le déni du droit à des funérailles dignes de ce nom. « L'impact cumulé de plusieurs décennies de répression systématique constitue une privation sévère et intentionnelle des Droits fondamentaux des bahaïs et relève du crime contre l'Humanité », affirme l'organisation dans un communiqué.

HRW estime que ces actes tombent sous la responsabilité de la Cour de justice internationale (CIJ), considérant que si l'intensité des violations des droits bahaïs « a varié dans le temps », leur persécution est demeurée constante, « touchant virtuellement tous les aspects de leur vie publique et privée ». L'organisation affirme que la République islamique entretient « une animosité extrême » à l'égard de la foi bahaïe, ajoutant que la répression à l'encontre de la communauté est validée par la loi iranienne et relève d'une politique officielle.

« Incitation à la haine » 

Les autorités iraniennes privent les bahaïs de leurs droits fondamentaux « non pour leurs actes mais simplement pour leur appartenance à un groupe religieux », a affirmé Michael Page, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. « Il est fondamental d'augmenter la pression internationale sur l'Iran pour mettre fin à ce crime contre l'Humanité ». Le bahaïsme est une religion monothéiste fondée au début du 19e siècle en Iran, dont le centre spirituel est dans la ville israélienne de Haïfa, ce qui vaut régulièrement à ses fidèles d'être accusés d'être des agents d'Israël, pays honni par Téhéran.

A l'inverse de celles des autres minorités, la foi des bahaïs n'est pas reconnue par la Constitution. Ils n'ont aucun représentant au Parlement. Leur nombre exact en Iran n'est pas connu mais ils pourraient être plusieurs centaines de milliers. Au moins 70 bahaïs sont actuellement en détention ou purgent des peines de prison et 1.200 autres font l'objet de poursuites judiciaires ou ont été condamnés, selon l'ONU.

HRW affirme que les bahaïs font l'objet de « campagnes périodiques d'incitation à la haine soutenues par l'Etat », tandis que les services de renseignement et les autorités judiciaires effectuent des raids réguliers dans leurs domiciles, confisquent leurs biens et les soumettent à des interrogatoires. « Les autorités locales interfèrent dans les cérémonies d'inhumation mortuaires et refusent d'autoriser les bahäis à enterrer leurs proches dans les cimetières bahaïs », affirme encore HRW.

Mahvash Sabet, 71 ans, une poétesse renommée, et Fariba Kamalabadi, une figure des bahaïs âgée de 61 ans, toutes deux arrêtées en juillet 2022, sont toujours en prison et purgent des peines de 10 ans de détention, leur deuxième séjour carcéral au cours des deux dernières décennies.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a affirmé lundi que la persécution de la minorité bahaïe par les autorités iraniennes depuis la révolution islamique de 1979 constituait un « crime contre l'Humanité ».L'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à New York, estime que les bahaïs, la plus importante minorité non musulmane du pays, a été soumise...