Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Russie

Les attaques en provenance d'Ukraine se multiplient avant la présidentielle

Le président russe Vladimir Poutine, le 12 mars 2024 au Kremlin. Photo Sergei SAVOSTYANOV / POOL / AFP

De nouvelles attaques terrestres et des vagues de drones ont visé jeudi la Russie, faisant au moins deux morts, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle.

Vladimir Poutine a quant à lui enjoint ses compatriotes à ne pas se « détourner du chemin » pendant le scrutin, une allusion à peine voilée à sa propre candidature.

Les incursions armées terrestres et les raids aériens se sont multipliés ces derniers jours, parfois loin de l'Ukraine, et interviennent tandis que les Russes sont appelés aux urnes de vendredi à dimanche, une élection destinée à triomphalement reconduire M. Poutine à la tête de son pays.

La garde nationale russe (Rosgvardia) a dit jeudi en milieu de journée repousser avec l'armée et les gardes-frontières l'assaut d'un groupe de « saboteurs » près de la localité de Tiotkino, dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine.

Des attaques contre ce village menées par des unités en provenance d'Ukraine et se disant composées de Russes opposés au Kremlin avaient déjà eu lieu mardi. Moscou assurait alors que les assaillants avaient été décimés.

La « Légion Liberté de la Russie », un des groupes à l'origine de précédentes incursions terrestres armées, a appelé jeudi à l'évacuation des civils dans cette zone et promis de « libérer les régions russes » de Belgorod - également frontalière de l'Ukraine - et de Koursk.

Un représentant de ce groupe, Alexeï Baranovski, a affirmé à la télévision ukrainienne que des « combats intenses » continuaient et se concentraient non seulement autour de Tiotkino mais aussi de Graïvoron, dans la région de Belgorod.

L'armée russe a diffusé jeudi une vidéo non datée et non vérifiée censée montrer la destruction de forces tentant de s'infiltrer dans l'oblast de Belgorod.

« Temps difficiles »

En parallèle, les attaques de drones se multiplient dans les régions russes frontalières mais aussi à des centaines de kilomètres du front, Kiev ayant promis des représailles aux bombardements que l'Ukraine subit depuis plus de deux ans.

L'oblast de Belgorod et sa capitale du même nom sont particulièrement visés. Jeudi, deux civils sont morts et au moins 19 autres ont été blessés, a déclaré son gouverneur, après trois attaques de drones dans la journée.

Les autorités régionales ont annoncé provisoirement fermer les centres commerciaux pour éviter de nouvelles victimes.

Dans ce contexte tendu, Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 24 ans, a jugé jeudi qu'il ne fallait pas « se détourner du chemin » et voter pour exprimer une position « patriotique » et « confirmer notre unité et détermination à aller de l'avant ».

le chef de l'Etat sortant fera face à trois candidats sans envergure qui ne s'opposent ni à l'offensive ukrainienne, ni à la répression qui a éradiqué toute opposition, et culminé avec la mort en prison mi-février du principal détracteur du Kremlin, Alexeï Navalny.

M. Poutine, qui présente le conflit comme une guerre face aux Occidentaux dans laquelle la Russie joue sa survie, a évoqué les « temps difficiles » que vivent les Russes, sans pour autant les détailler.

L'économie russe, sous sanctions internationales, s'est certes relevée mais elle est focalisée sur l'effort de guerre, l'offensive déclenchée par Moscou étant entrée dans sa troisième année alors que le Kremlin pensait pouvoir soumettre l'Ukraine en quelques jours.

Appel de Navalnaïa

Sur le front, M. Poutine présente de récentes conquêtes, en particulier la prise de la ville d'Avdiïvka en février, comme la preuve que sa campagne militaire est sur la bonne voie, malgré des pertes importantes.

Les forces russes progressent pas à pas dans l'est de l'Ukraine, en raison notamment de l'essoufflement de l'aide occidentale à l'Ukraine.

A Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a ainsi estimé jeudi que les pays de l'Alliance atlantique ne donnaient « pas assez de munitions » à Kiev et que cela avait des « conséquences tous les jours sur le champ de bataille ».

Par ailleurs, pour lui, « l'élection en Russie ne sera ni libre, ni juste ». La diplomatie ukrainienne a, quant à elle, appelé la communauté internationale à rejeter le résultat de ce scrutin qu'elle qualifie de « farce ».

La présidentielle, qui s'étale sur trois jours, débute avec l'ouverture des bureaux de vote en Extrême Orient à 08H00 heure locale vendredi (20H00 GMT jeudi) et s'achèvera avec la fermeture de ceux de Kaliningrad, sur la Baltique, dimanche à 18H00 GMT.

Les détracteurs du Kremlin ne pourront, pour leur part, pas se faire entendre. Le seul véritable opposant à avoir tenté de se présenter, Boris Nadejdine, a vu sa candidature rejetée.

La veuve d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre son combat, a par conséquent appelé les Russes à protester en allant voter pour n'importe lequel des candidats à l'exception de Poutine.

L'élection de Vladimir Poutine ne fait cependant aucun doute. Le scrutin doit permettre de le maintenir au pouvoir jusqu'en 2030. A la suite d'une révision constitutionnelle, il pourra se représenter et rester aux commandes jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans.

De nouvelles attaques terrestres et des vagues de drones ont visé jeudi la Russie, faisant au moins deux morts, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle.Vladimir Poutine a quant à lui enjoint ses compatriotes à ne pas se « détourner du chemin » pendant le scrutin, une allusion à peine voilée à sa propre candidature.Les incursions...