Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - JO-2024

La sensible question des armes au village olympique

La sensible question des armes au village olympique

Cette illustration diffusée le 15 décembre 2021 par le Comité olympique de Paris 2024 montre la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet 2024, qui se déroulera sur la Seine, rompant ainsi avec la tradition des Jeux d'été qui consistait à faire défiler les athlètes et les officiels dans les stades. "AFP PHOTO /FLORIAN HULLEU

Y aura-t-il des officiers de sécurité des délégations armés au sein du village olympique lors des JO à Paris? Cette question semble gêner aux entournures les autorités, qui préfèrent rester muettes sur ce sujet très sensible, dans un contexte de tensions internationales.

"Vous n'aurez pas de réponse officielle, c'est bien trop sensible. Mais je peux vous l'assurer, les officiers de sécurité israéliens auront des armes dans le village. Et comme les Américains font toujours comme eux, eux aussi", assure sans sourciller une source proche du mouvement olympique français. Une hypothèse à laquelle souscrit également une source proche du dossier: "les Américains feront comme d'habitude, ils auront des dérogations". Un pronostic que les autorités ne confirment pas officiellement.

Interrogés par l'AFP sur la présence ou non de personnels armés dans le village olympique où doivent résider près de 14 250 personnes pendant les JO (26 juillet-11 août), le ministère de l'Intérieur n'a pas répondu, tout comme la préfecture de police de Paris.

Silence radio 

Devant les membres de la commission des lois du Sénat mardi, Gérald Darmanin n'a pas voulu détailler comment seraient protégés les délégations olympiques.

Silence radio également du côté des organisateurs qui renvoient la balle aux autorités françaises. Le CIO lui aussi botte en touche: "les dispositions sécuritaires pour les JO relèvent de la responsabilité des autorités locales et sont mises en œuvre en fonction du contexte de chaque édition des Jeux", a-t-il répondu à l'AFP.

Cette question se pose pourtant avec acuité au regard des conflits actuels entre Israël et le Hamas, ou la guerre entre la Russie et l'Ukraine. 

Les délégations de ces pays devraient, sauf renoncement de dernière minute, se retrouver au sein du village olympique, situé à cheval entre les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen et l'île Saint-Denis. "Et il y aussi la présence de la délégation iranienne, et les Palestiniens. Vous allez avoir pas mal de pays pas vraiment amis", résume une source proche des autorités.

Ce cas de figure n'est pas inédit dans l'histoire des JO. Accueillir des nations en conflit lors de JO, "c'est déjà arrivé un paquet de fois, et les organisateurs ont à chaque fois su gérer", avait assuré à l'AFP à l'été 2023 un membre de la commission des athlètes du comité d'organisation (Cojo) sous couvert d'anonymat.

En 1972 à Munich, l'attaque sanglante d'un commando palestinien contre la délégation israélienne avait endeuillé l'olympisme, et marqué un tournant sur les questions de sécurité lors des JO.

"A Munich, le village c'était +oui-oui+ (du nom du personnage de BD pour enfant). Tout le monde rentrait comme dans un moulin. Et on imagine le traumatisme de cet épisode pour Israël. Depuis, on sécurise évidemment les villages olympiques qui peuvent être un lieu à risque", assure une source gouvernementale.

Les organisateurs ont pris en compte ce contexte, mais ne veulent évidemment pas s'étendre sur la façon dont par exemple ont été réparties les délégations dans le village. "On imagine bien qu'ils ne vont pas mettre les Russes à côté des Ukrainiens", résume la source proche des autorités.

"Garantir la quiétude des athlètes"

"Nous prenons les mesures de sécurité qui sont nécessaires au sein du village pour garantir la quiétude des athlètes. Mais en effet, nous savons de quelle manière est-ce que nous affectons ces délégations au sein du village, et le travail se fait en  bonne collaboration avec chaque comité. Pour que tout le monde se sente en pleine sécurité dans le village", explique Laurent Michaud, le directeur du village olympique.

Interrogé sur le droit ou non des délégations à être accompagnés d'officiers de sécurité armés dans le village, Laurent Michaud a assuré ne "pas savoir".

"C'est la délégation elle-même qui décide de ses propres moyens de sécurité et c'est donc libre à elle de déterminer de mettre en place ses propres mesures de sécurité si elle estime que c'est nécessaire", a ajouté Laurent Michaud. Mais au final, ce sont bien les autorités françaises qui doivent trancher.

L'éventuelle présence de personnels armés dans le village n'apparaît pas forcément rassurante: "Honnêtement je n'ai jamais vu d'armes dans un village olympique, je ne pensais pas qu'il y en avait, et j'avoue que cette question m'interpelle", s'interroge une source au sein du mouvement olympique français.



Y aura-t-il des officiers de sécurité des délégations armés au sein du village olympique lors des JO à Paris? Cette question semble gêner aux entournures les autorités, qui préfèrent rester muettes sur ce sujet très sensible, dans un contexte de tensions internationales.

"Vous n'aurez pas de réponse officielle, c'est bien trop sensible....