Une fédération de syndicats libanais réclame un salaire minimum à 700 dollars

La Fédération nationale des syndicats et des employés du Liban (Fenasol), présidée par Castro Abdallah, a demandé dans un communiqué publié lundi à la suite d'une réunion de ses membres une hausse du salaire minimum et des indemnités de transport dans le secteur privé.

Le syndicat préconise de relever le salaire minimum pour qu’il atteigne l’équivalent de 700 dollars, soit près de 62,7 millions de livres libanaises au taux du marché (qui oscille autour de 89500 LL pour un dollar), contre actuellement 9 millions, c'est-à-dire sept fois le montant actuel. Un niveau que la Fenasol estime « nécessaire pour permettre aux travailleurs de vivre dignement » dans un contexte d’effondrement de la livre libanaise, qui a perdu 98 % de sa valeur face au dollar depuis le début de la crise qui a éclaté en 2019 et d’inflation galopante (+177,25 % à fin janvier).

La Fenasol demande également que les indemnités de transport atteignent l’équivalent de 12 bidons d’essence de 20 litres par mois « sur la base des prix des carburants en vigueur », lesquels sont modifiés 2 fois par semaine. Ils oscillent actuellement entre 1,6 et 1,7 millions de LL les 20 litres, ce qui se traduirait donc par une indemnité avoisinant les 20 millions de LL, ou 223 dollars par mois. Les indemnités de transport atteignent actuellement 450.000 LL par jour. Sur 22 jours de travail par mois, cela représente 9,9 millions de LL ou 110 dollars par mois au taux du marché.

L’État libanais a approuvé entre fin janvier avec l’adoption du budget de 2024 et un décret adoptée la semaine dernière par le Conseil des ministres, un relèvement des salaires de la fonction publique, qui atteignent désormais 9 fois leur niveau d’avant-crise, alors que le taux de change a été multiplié par environ 60 depuis 2019.

Dans un communiqué publié sur l’ANI, l'Association des employés de l'administration publique a démenti ce qui a été rapporté dans les médias au sujet de ces augmentations et de leur poids sur les finances publiques du pays, qui ne serait pas aussi élevé que relevés par « certains experts économiques qui se sont exprimés dans les médias ».