Rania Abou Anza (à gauche), la mère des jumeaux Naïm et Wissam tués dans une frappe aérienne israélienne, pleure leur mort avant leur enterrement à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mars 2024. Photo Mohammed ABED/AFP
L'armée israélienne a affirmé avoir achevé l'examen préliminaire de la cause des décès de civils survenus pendant une distribution d'aide à Gaza la semaine dernière et assure que ses soldats n'ont pas tiré sur le convoi, mais que la plupart des Palestiniens sont morts dans une bousculade.
"Tsahal a conclu un premier examen de l'incident malheureux au cours duquel des civils gazaouis ont été piétinés à mort et blessés, alors qu'ils se dirigeaient vers le convoi d'aide", a déclaré son porte-parole, Daniel Hagari. Cet examen, qui a permis de recueillir des informations auprès des commandants et des forces sur le terrain, a conclu qu'aucune frappe n'avait été effectuée en direction du convoi d'aide. "La majorité des Palestiniens ont été tués ou blessés après la bousculade", a-t-il poursuivi. Des affirmations qui ne sont pour l'instant corroborées par aucune enquête indépendante.
"Après les tirs de sommation effectués pour disperser la bousculade et après que nos soldats ont commencé à se retirer, plusieurs pillards se sont approchés d'eux et ont constitué une menace immédiate. D'après l'examen initial, les militaires ont réagi en s'attaquant à plusieurs individus", a-t-il ajouté.
Une distribution d'aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur les camions présents. Le Hamas a affirmé que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule affamée. Israël a évoqué quant à lui des "tirs limités" de soldats qui se sentaient "menacés", mais assure que la majorité des victimes ont trouvé la mort dans la bousculade et que d'autres ont été écrasées par les camions.
Le drame a fait 118 morts et 760 blessés, selon le Hamas et la communauté internationale a réclamé une enquête indépendante. Une équipe de l'ONU affirme avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admises de nombreuses victimes. "Dire que nous avons attaqué le convoi et délibérément atteint des gens est sans fondement", avait déjà affirmé samedi le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.