Le Liban « est prêt pour une guerre avec Israël », a déclaré le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib à la chaîne qatarie al-Jazeera dans une interview diffusée vendredi, ajoutant que le gouvernement sortant « consulte le Hezbollah et d'autres acteurs-clés au Liban » sur la question « car le Liban est un pays diversifié ».
« Nous devons nous concerter avec tous les acteurs du pays, et cette consultation n'implique pas une décision finale », a expliqué M. Bou Habib, notant que « des représentants internationaux ont transmis une menace de la part d'Israël, et notre réponse a été que les Israéliens devaient se retirer de nos territoires ».
Une source au ministère des Affaires étrangères a affirmé à L'Orient-Le Jour que le Palais Bustros « consulte le Hezbollah sur la question de la guerre et de la paix de la même manière qu'il consulte d'autres parties au Liban ».
Les autorités américaines craignent que l’État hébreu ne prépare « une incursion terrestre au Liban qui pourrait être lancée à la fin du printemps ou au début de l'été si les efforts diplomatiques ne parviennent pas à repousser le Hezbollah de la frontière avec Israël », avait rapporté CNN jeudi, citant de hauts responsables de l'administration et des fonctionnaires informés.
« Toute attaque israélienne sur nos territoires ne sera pas une partie de plaisir et conduira à une guerre régionale », a également dit M. Bou Habib soulignant que le Liban « veut la paix aux frontières ». « Mais nous sommes prêts à la guerre si elle nous est imposée. », a-t-il poursuivi.
Le conflit entre le Hezbollah et Israël a débuté le 8 octobre, au lendemain de l'opération lancée par le Hamas contre le territoire israélien. Depuis, le Hezbollah et d'autres groupes alliés ont intensifié leurs frappes, tandis que l’État hébreu bombarde quotidiennement la zone frontalière. Israël vise de plus en plus le territoire libanais en profondeur, et il a frappé la région de Baalbeck au début de la semaine. Ces frappes ont tué au moins 283 personnes au Liban, dont 42 civils, trois journalistes et plus de 200 combattants du Hezbollah. Plus de 90 000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons au Liban-Sud.
« Ce qui importe à Israël, c'est le retour des habitants dans les zones qu'ils ont évacuées dans le nord, a également dit M. Bou Habib. Nous voulons une solution globale avec l’État hébreu sur la question de nos frontières. »
On estime qu'au moins 80 000 Israéliens ont fui les villes et villages à la frontière avec le Liban, lorsque le Hezbollah et Israël ont commencé à échanger des tirs le 8 octobre. Le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, a affirmé que ces tirs visaient à « soutenir la résistance palestinienne dans la bande de Gaza ».
M. Bou Habib a conclu l'entretien avec al-Jazeera en affirmant que « les Français ont proposé de bonnes idées (pour une solution diplomatique) que nous étudions, et nous y répondrons la semaine prochaine », sans donner plus de détails.
L'Orient-Le Jour n'a pas été en mesure de joindre le ministère des Affaires étrangères pour obtenir d'autres précisions sur la question.
Taisez vous pour l amour du ciel mr Bouhabib Alias le gladiat
08 h 57, le 04 mars 2024