Retour en prison pour une détenue germano-iranienne de 69 ans, selon sa famille

La Germano-iranienne Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été contrainte de retourner en prison après avoir été libérée temporairement pour recevoir des soins médicaux, a annoncé jeudi sa fille Mariam Claren sur X (ex-Twitter).

"Ma mère de 69 ans Nahid Taghavi a été forcée de retourner à la prison d'Evin", une prison de Téhéran aux conditions de détention extrêmement difficiles, a indiqué Mme Claren.

Précisant que cela avait eu lieu mercredi soir, la fille de Mme Taghavi a condamné une décision "arbitraire et sans motivation claire". 

Condamnée à plus de dix ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, sa mère avait été remise en liberté surveillée et assignée à résidence pour motifs médicaux le 9 janvier.

"Nahid Taghavi est gravement malade. Elle n'a pas sa place en prison, elle devrait recevoir des soins médicaux. La fin brutale du congé pénitentiaire rend cela impossible. Nous condamnons le mépris pour sa santé et continuons sans relâche à défendre ses intérêts", a déclaré dans un message sur X le ministère des Affaires étrangères allemand. 

"Les soins médicaux nécessaires ont été quasiment impossibles, puisqu'elle devait rester dans un périmètre de 1.000 mètres autour de son appartement à Téhéran", a pour sa part indiqué la fille de Mme Taghavi.

Sa mère a par ailleurs "développé une douloureuse maladie de l'oeil ces dernières semaines, que les médecins doivent surveiller de très près". 

Elle souffre "de douleurs sévères aux articulations, d'hernies discales, d'hypertension artérielle et de diabète", a énuméré sa fille. 

"Je demande à tous ceux qui aiment la liberté d'être la voix de ma mère et de tous les prisonniers politiques", conclut-elle dans son message accompagné d'une photo de sa mère.

En décembre 2023, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock s'était entretenue avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian à propos du sort des Allemands détenus en Iran.

Défenseurs des droits humains et pays européens accusent Téhéran de détenir des dizaines d'étrangers sous des prétextes fallacieux dans une stratégie de prise d'otages pour arracher des concessions à l'Occident.

Au moins un autre Germano-iranien est détenu en Iran : Jamshid Sharmahd, arrêté en août 2020, a été condamné à mort par la Cour suprême pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée perpétré en 2008, qui avait fait 14 morts.