De la gauche radicale à l'extrême droite, les partis d'opposition en France considèrent mardi qu'un envoi de troupes occidentales en Ukraine, une hypothèse pas exclue par Emmanuel Macron, serait « une folie » et appellent à un débat au Parlement.
Lundi soir, à l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine à Paris, le chef de l'Etat a déclaré qu' « il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol ». « Mais en dynamique, rien ne doit être exclu », a-t-il ajouté, en assumant une « ambiguïté stratégique ».
Premier à réagir dans la nuit de lundi à mardi, le leader de la France insoumise (LFI, gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, déjà hostile à un soutien militaire à l'Ukraine, a estimé que « la guerre contre la Russie serait une folie ». « Cette escalade verbale belliqueuse d'une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable », s'est insurgé l'ex-candidat à l'élection présidentielle sur X.
Le député LFI François Ruffin, qui ne cache pas son ambition d'être candidat à la place de M. Mélenchon en 2027, a reproché au chef de l'Etat d' « improviser » et l'a appelé à en « discuter avec l'Assemblée nationale ».
Les communistes, hostiles à une adhésion de l'Ukraine à l'Otan, se sont dits, par la voix du député Pierre Dharrévillle, « inquiets » et « heurtés par une forme de légèreté ».
Même la gauche favorable à l'aide militaire à Kiev a pris ses distances avec le chef de l'Etat. Jugeant ainsi également qu'une guerre avec la Russie serait une « folie », le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a demandé à M. Macron « une rencontre avec les dirigeants des partis politiques » ainsi « qu'un débat stratégique éclairé » au Parlement.
La tête de liste des socialistes aux élections européennes Raphaël Glucksmann, qui tient une ligne très ferme face au président russe Vladimir Poutine, a lui appelé Emmanuel Macron à « augmenter massivement l'aide militaire à l'Ukraine » pour « ne jamais avoir à engager de troupes ».
A l'extrême droite, régulièrement accusée par la majorité d'avoir été proche de M. Poutine, Marine Le Pen (RN) a reproché à M. Macron de « jouer au chef de guerre » alors que « c'est de la vie de nos enfants dont il parle avec autant d'insouciance ». Le président du RN Jordan Bardella a accusé M. Macron de « perdre son sang-froid ». « Agiter le spectre d'un engagement de nos troupes face à une puissance nucléaire est un acte tout aussi grave qu'imprudent », a-t-il jugé.
Même désapprobation chez Les Républicains (LR, droite). « L'entrée en guerre de la France contre la Russie serait une folie aux conséquences incalculables », a dénoncé le chef de file des sénateurs de ce parti Bruno Retailleau, qui s'est dit « stupéfait » par les déclarations présidentielles. « Cette déclaration lourde de terribles conséquences d'Emmanuel Macron s’est faite sans le moindre débat parlementaire. Cette position est-elle vraiment réfléchie ? », s'est interrogé de son côté le président des LR Eric Ciotti.
De la gauche radicale à l'extrême droite, les partis d'opposition en France considèrent mardi qu'un envoi de troupes occidentales en Ukraine, une hypothèse pas exclue par Emmanuel Macron, serait « une folie » et appellent à un débat au Parlement.Lundi soir, à l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine à Paris, le chef de l'Etat a déclaré qu'...
Les plus commentés
Des « zones sûres » en Syrie pour les réfugiés ? Trop tôt pour le dire, persistent les ONG
Faut-il craindre la route de l’Aéroport international de Beyrouth ?
Au royaume de France, la Palestine muselée