Une opération israélienne à Rafah serait « une catastrophe », affirme le PM espagnol

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a averti mercredi qu'une opération israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza entraînerait « une catastrophe » pour la population palestinienne et « menacerait la stabilité régionale ».

« Logiquement, nous avons abordé la situation au Sahel et la situation très critique que connaît Gaza, qui préoccupe énormément nos sociétés », a dit M. Sanchez, dans une déclaration à la presse lors d'une visite à Rabat, après avoir rencontré le roi du Maroc, Mohammed VI.

« A notre avis, il faut empêcher la catastrophe de Rafah qui aurait des conséquences pouvant être dévastatrices pour des centaines de milliers de Palestiniens qui menacerait logiquement la stabilité régionale », a dit M. Sanchez.

Il a jugé « impératif de parvenir à un cessez-le-feu permanent, à une cessation des hostilités et à la libération de tous les otages actuellement retenus captifs par le Hamas ».

Lors de sa visite à Rabat, M. Sanchez a par ailleurs évoqué les relations bilatérales, près de deux ans après la fin d'une crise diplomatique à la faveur d'un revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, avec l'annonce par l'Espagne de son soutien à un plan d'autonomie marocain.

Le conflit du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l'ONU, en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis près de 50 ans le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.

Cette visite de M. Sanchez au Maroc est sa troisième depuis la fin, en mars 2022, de la brouille entre Madrid et Rabat, provoquée par l'accueil en Espagne en avril 2021 du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, un ennemi juré du Maroc, pour y être soigné du Covid-19.

Il a notamment qualifié d' « exemplaire » la coopération entre les deux pays dans la gestion des flux migratoires, qui est « un domaine crucial de la relation bilatérale entre Espagne et Maroc ».

Le chef du gouvernement espagnol a évoqué l'ouverture souhaitée par l'Espagne de bureaux de douane dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, seules frontières terrestres de l'Union européenne sur le continent africain.

« La normalisation douanière est une partie essentielle de notre agenda, et en 2023, nous avons terminé tous les tests nécessaires, donc du côté de l'Espagne, tout est prêt », a-t-il dit.