Les Philippines ont accusé samedi les navires des garde-côtes chinois d'avoir procédé à des manœuvres "dangereuses" en bloquant à plusieurs reprises un navire philippin qui livrait des provisions à des pêcheurs au large de l'archipel. Ces incidents se sont produits jeudi et vendredi près de l'atoll de Scarborough, contrôlé par la Chine.
Un navire de la marine chinoise, des navires des garde-côtes chinois et d'autres bateaux chinois ont suivi un navire philippin appartenant au Bureau de la pêche et des ressources aquatiques qui apportait de la nourriture et du carburant aux pêcheurs philippins, pour leur permettre de passer plus de temps en mer.
Des correspondants de l'AFP et des journalistes de plusieurs médias locaux se trouvaient à bord du BRP Datu Tamblot, un navire philippin, pour cet aller-retour de trois jours. Le Datu Tamblot et les navires des garde-côtes chinois se sont lancés des appels radio répétés, chaque partie accusant l'autre d'empiéter sur ses eaux territoriales.
À quatre reprises, les navires des garde-côtes chinois ont brièvement bloqué le Datu Tamblot en coupant sa route et en s'arrêtant sur son chemin alors qu'il s'approchait de l'atoll. "C'est très dangereux", a commenté le commodore Jay Tarriela, garde-côte philippin, lors d'une conférence de presse à Manille. M. Tarriela, qui est le porte-parole des garde-côtes pour la mer des Philippines occidentales, a ajouté que de telles actions pourraient "provoquer une collision".
Malgré les actions chinoises, le Datu Tamblot a pu s'approcher à quelques kilomètres du haut-fond et livrer 21.000 litres de diesel et des provisions à 19 bateaux de pêche philippins, a précisé M. Tarriela. L'atoll de Scarborough, une chaîne de récifs et de rochers située en mer de Chine méridionale, est un point de tensions entre les deux pays depuis que la Chine l'a repris aux Philippines en 2012. Les gardes-côtes philippins avaient déjà porté des accusations similaires contre des bateaux chinois dans la même zone une semaine plus tôt.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de ses voisins, et a ignoré la décision d'un tribunal international en 2016 rejetant cette affirmation. Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.
En décembre, un bateau philippin et un navire des garde-côtes chinois étaient entrés en collision dans les eaux des îles Spratleys, près de l'atoll Second Thomas où est établie une garnison philippine. Les deux pays s'étaient rejeté la responsabilité de l'incident.
...
Les plus commentés
Scène apocalyptique à Nabatiyé : l’aviation israélienne détruit des souks plusieurs fois centenaires
Quand la guerre et le Hezbollah aggravent en apparence les divisions interchrétiennes
Le dossier libanais devant le Conseil de sécurité : une « 1701 plus » en gestation