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L'Arménie accuse l'Azerbaïdjan de vouloir une "guerre totale"

« L'Azerbaïdjan poursuit la politique de +donnez moi tout ce que je veux par la voie des négociations, sinon je prends tout par la voie militaire+ », a déclaré le Premier ministre arménien.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, le 25 février 2021 à Erevan. Karen Minasyan/AFP

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé jeudi l'Azerbaïdjan de vouloir une « guerre totale » avec l'Arménie, deux jours après de nouveaux affrontements meurtriers à la frontière entre ces deux pays du Caucase.

« Nos analyses montrent que l'Azerbaïdjan veut lancer des actions militaires dans certaines zones de la frontière avec la perspective d'une escalade militaire qui se transformerait en guerre totale contre l'Arménie », a déclaré M. Pachinian lors d'un conseil des ministres.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement mardi de tirs à la frontière entre les deux pays, près de Nerkin Hand (sud-est de l'Arménie), un incident qui a fait quatre morts parmi les soldats arméniens selon Erevan. « L'Azerbaïdjan poursuit la politique de +donnez moi tout ce que je veux par la voie des négociations, sinon je prends tout par la voie militaire+ », a dénoncé Nikol Pachinian, accusant Bakou de ne pas vouloir « la stabilité et la sécurité » de la région.

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Les tensions restent prégnantes entre les deux pays. Erevan suspecte l'Azerbaïdjan d'avoir de nouvelles ambitions territoriales depuis la reconquête par Bakou, en septembre, de la région séparatiste du Haut-Karabakh. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, lors de son discours d'inauguration après sa réélection début février à la tête du pays, a répété mercredi que son pays n'avait pas de projet d'expansion. « Nous n'avons pas de prétentions territoriales à l'égard de l'Arménie. Et ils doivent renoncer à leurs prétentions. Faire du chantage leur coûtera cher », a affirmé M. Aliev. « Il n'y aura pas d'accord de paix tant que l'Arménie ne renoncera pas à ces prétentions vis à vis de l'Azerbaïdjan », a-t-il ajouté, alors que les deux pays ont de longue date de nombreuses disputes territoriales.

Le dirigeant azerbaïdjanais, âgé de 62 ans, surfe sur sa victoire militaire contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui a mis fin à trois décennies de sécessionisme marquées par deux guerres d'ampleur.

En septembre 2023, l'armée azerbaïdjanaise, à la faveur d'une offensive éclair, a pris entièrement le contrôle de cette enclave montagneuse qui lui échappait depuis le chute de l'URSS, poussant des dizaines de milliers d'habitants à fuir vers l'Arménie. Selon Erevan, l'Azerbaïdjan chercherait à contrôler la région arménienne de Siounik pour relier l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan au reste de l'Azerbaïdjan.

Face à cette crainte, l'Arménie a rejoint officiellement fin janvier la Cour pénale internationale, qui mène des enquêtes et juge les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé jeudi l'Azerbaïdjan de vouloir une « guerre totale » avec l'Arménie, deux jours après de nouveaux affrontements meurtriers à la frontière entre ces deux pays du Caucase.« Nos analyses montrent que l'Azerbaïdjan veut lancer des actions militaires dans certaines zones de la frontière avec la perspective d'une...