« Nous voyons dans l'obstruction (de l'élection présidentielle) des arrière-pensées douteuses, inacceptables et condamnables », a affirmé vendredi le patriarche maronite Béchara Raï dans son homélie à l'occasion de la Saint Maron, jour férié au Liban, à la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth.
Le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022 et le départ de Michel Aoun du palais présidentiel de Baabda à l'expiration de son mandat. Depuis lors, douze séances parlementaires électorales se sont tenues pour tenter de lui trouver un successeur, mais sans succès.
« Nous ne comprenons pas pourquoi le Parlement n'est pas convoqué afin d'accomplir son premier devoir, à savoir élire un président de la République », a souligné le patriarche maronite cité par l'Agence nationale d'information, (Ani, officielle). « Nous doutons toujours des intentions, et nous voyons dans l'obstruction des arrière-pensées douteuses, inacceptables et condamnables », a-t-il poursuivi. Le chef de l'État libanais appartient à la communauté maronite conformément à un Pacte national conclu en 1943.
« Tentative d'exclusion » des maronites
« Que personne n'essaye de transformer les maronites messagers de la liberté en suiveurs », a également lancé Mgr Raï dans son homélie. « Nous assistons aujourd'hui à une tentative d'exclure les maronites de l'État, qui commence par l'absence d'élection d'un président de la République, la fermeture du palais présidentiel (...) Et que dire de leur exclusion des ministères et des administrations publiques ? », a-t-il encore fustigé.
« Tout cela est fait en violation de la Constitution, en inventant une ''nécessité'' invoquée par le Parlement pour légiférer sans en avoir le droit, par le Conseil des ministres aussi afin qu'il effectue des nominations et tout ce qui outrepasse la gestion des affaires courantes, injustement aussi », a dénoncé le patriarche, alors que le cabinet sortant de Nagib Mikati est parfois accusé de s'arroger les prérogatives du président de la République.
« En l'absence de président, la Constitution est violée comme on le voit, et aucune autorité ne corrige ni ne met un terme à cette situation anormale. Sommes-nous devenus un pays despotique ? », a insisté Mgr Raï, appelant à l'élection d'un président qui « tient tête à tous ceux qui bloquent la Constitution et sapent le Pacte national ».
Le prélat a prononcé son homélie devant de nombreuses personnalités politiques ou diplomatiques venues pour la circonstance, parmi lesquelles les ambassadeurs de France au Liban Hervé Magro, et d'Egypte Ala' Moussa, ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Saint Maron, ou Maroun, est un prêtre syriaque anachorète qui vit dans la solitude, ayant vécu entre le IVe et Ve siècle dans la région d'Antioche. Il est le modèle fondateur de l'Église maronite, née des siècles plus tard avec l'élection de saint Jean-Maron, son premier patriarche, au VIIIe siècle. Saint Maron est fêté le 9 février.
On rejette toujours la faute sur "l'autre ". C'est l'instinct humain. Étant donné sa stature suprême au sein de sa communauté, Mr. Rai n'a pas réussi dans sa mission de fin diplomate en activant Bkerke pour une entente au sujet d'un président accepté par toutes les parties. LA solution émanera de Bkerke. Ça ne sert absolument à rien de convoquer le parlement et répéter le scénario des sessions futiles. Mr. Rai le sait très bien. Plus il tarde vers un compromis, et plus le pays sera bipolarise'. Le gouvernement est boycotté par nombre de ministres. Qu'est ce Bkerke attend pour s'imposer (???)
13 h 58, le 10 février 2024