Les fonctionnaires de Tripoli en grève revendiquent des mesures salariales

L’ensemble des administrations publiques étaient fermées vendredi à Tripoli, suite à l’appel à la grève lancé par un syndicat de fonctionnaires, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Selon un membre du syndicat, Ibrahim Nahhal, « l’engagement en faveur de la grève est clair dans les administrations de tous les ministères ». Le syndicaliste a annoncé dans ce cadre que « la grève se poursuit » et qu’il effectue des contacts dans ce sens avec ses collègues dans toutes les régions du Nord.

Depuis l’effondrement de la livre libanaise en octobre 2019, les salaires mensuels des salariés de la fonction publique se sont littéralement effondrés. Certains stagnent entre un million et demi et trois millions de LL, l’équivalent d’une vingtaine à une quarantaine de dollars par mois. La livre libanaise s’échange aujourd’hui à 89 000 LL pour un dollar environ, alors qu’avant la crise multiforme, un dollar valait 1 500 LL. La ville de Tripoli, deuxième plus grande ville du pays, affiche paradoxalement un taux record de pauvreté. 

La Ligue des fonctionnaires du Liban-Nord a également annoncé « la poursuite de la grève », insistant sur la nécessité de faire preuve de justice à l’égard des fonctionnaires. Elle fait état de pourparlers avec les autorités compétentes sur des hausses de salaires et des concessions.

La grogne dans la fonction publique

Le mouvement de grève de Tripoli intervient dans un contexte de grogne montante dans la fonction publique sur l’ensemble du territoire, en l’absence d’une politique claire de réévaluation des salaires. C’est dans ce cadre que le Regroupement des fonctionnaires de l’administration publique a publié un communiqué appelant à une révision généralisée des salaires. Également au cœur des revendications, l’élaboration d’une nouvelle échelle des salaires qui soit plus juste et unifiée pour l’ensemble du secteur, et qui inclurait des allocations familiales et des prestations sociales, particulièrement une couverture santé. Rejetant les propositions des autorités d’augmenter les salaires, il a proposé la dollarisation partielle (à 50 %) du salaire des fonctionnaires, réclamant par la même occasion l’adoption d’un nouveau salaire minimum.