L’unité de gestion des catastrophes auprès de la fédération des municipalités du caza de Tyr, chargée notamment des déplacés originaires des villages du Liban-Sud frappés par Israël depuis le 8 octobre dernier, a provisoirement fermé ses portes, pour protester contre des agressions répétées contre son personnel, a annoncé son responsable, Mortada Mehanna à notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah.
Le conflit entre le Hezbollah et l’armée israélienne au Liban-Sud, qui a éclaté après l'attaque du 7 octobre du Hamas et dans la foulée de la riposte sanglante à Gaza, a provoqué le déplacement de plus de 80 000 personnes habitant dans les villages frontaliers, selon des chiffres de l'Organisation internationale des migrations. La région de Tyr a accueilli un tiers d'entre eux.
La fermeture de l'unité de gestion des catastrophes se poursuivra « jusqu'à ce que les points soient mis sur les i et que les agressions, qui n'ont pas cessé depuis le début de la guerre, cessent », a indiqué le président de la fédération, Hassan Dabbouq. Le vice-président de la fédération Hassan Hammoud avait quant à lui indiqué à L'Orient-Le Jour que cette fermeture devrait permettre de « décider des mesures à prendre » pour éviter de nouvelles agressions.
La dernière agression en date remonte à vendredi dernier, selon M. Hammoud, qui a expliqué qu'une femme originaire de Dhaïra, une localité du caza déplacée depuis un précédent épisode de violence, s'en est pris à plusieurs employés de l'unité. Elle s’est rendue selon lui dans le centre des opérations de l’unité pour demander un chauffage. Les employés ont répondu que les chauffages disponibles étaient réservés aux personnes déplacées étant logées dans des abris temporaires, notamment dans les écoles. Une réponse qui a provoqué la colère de la femme, qui aurait alors agressé plusieurs personnes dont Mortada Mehanna, directeur de l’unité de gestion des catastrophes. L’un des employés a eu le nez cassé et un autre a été mordu, a précisé Hassan Hammoud, ajoutant que du matériel a également été endommagé. Selon M. Mehanna, la femme aurait essayé d'obtenir des aides pour ses proches, qui en avaient déjà bénéficié.
Le directeur réclame que la justice « demande des comptes aux agresseurs ».
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