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Dernières Infos - Santé

Accord de prévention des pandémies : le patron de l'OMS craint qu'il ne capote

Le logo de l'Organisation mondiale de la santé. Photo AFP

Le chef de l'OMS s'est montré pessimiste lundi sur la capacité des pays membres à trouver un accord pour mieux combattre les pandémies avant mai, alors que l'urgence suscitée par l'hécatombe du Covid-19 s'estompe.

« Les générations futures ne nous pardonneront peut-être pas » de ne pas tenir les engagements pris au plus fort de la pandémie qui a mis l'économie mondiale à genou et coûté la vie à des millions de personnes, a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus, au premier jour de la réunion cette semaine à Genève du Comité exécutif de l'Organisation mondiale de la santé.

Les 194 Etats membres de l'OMS ont convenu de négocier un accord international visant à s'assurer que les pays soient mieux équipés pour faire face à la prochaine catastrophe sanitaire, voire la prévenir.

L'objectif était de sceller l'accord lors de la réunion annuelle de 2024 de l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel de l'OMS, qui se réunira le 27 mai.

Le temps presse et si personne n'est prêt à bouger, l'ensemble du projet risque de capoter, a prévenu le docteur Tedros, soulignant aussi les tombereaux de désinformation qui circulent pour miner toute vélléité de conclure un texte.

Les dirigeants du monde entier s'étaient engagés à boucler les négociations sur l'accord sur la pandémie et à toiletter les amendements au Règlement sanitaire international (RSI) d'ici le mois de mai.

Ces deux initiatives doivent permettre d'éviter les cafouillages et dysfonctionnements qui ont freiné la lutte contre la pandémie de Covid-19.

« Je crains que les États membres ne respectent pas cet engagement. Le temps presse. Et il reste des questions en suspens qui doivent être résolues », a déclaré le docteur Tedros.

« L'échec de l'accord sur la pandémie et des amendements au RSI constituerait une occasion manquée que les générations futures ne nous pardonneront peut-être pas », a-t-il lancé, demandant aux pays de faire preuve de courage et de compromis.

« Vous ne parviendrez pas à un consensus si chacun reste campé sur ses positions. Tout le monde devra donner quelque chose, sinon personne n'obtiendra rien ».

« J'exhorte tous les Etats membres à travailler de toute urgence et avec détermination pour parvenir à un consensus sur un accord solide qui contribuera à protéger nos enfants et petits-enfants des futures pandémies », a-t-il insisté.

Toujours prêt 

L'accord en cours de négociation viserait à garantir une meilleure préparation mondiale et une réponse plus équitable aux futures pandémies, celle de Covid-19 ayant vite montré les limites de la solidarité mondiale avec l'apparition des premiers vaccins, en quantités insuffisantes.

Le docteur Tedros a souligné que tous les pays avaient besoin de la capacité de détecter et de partager les agents pathogènes présentant un risque, ainsi que d'un accès rapide aux tests, traitements et vaccins, appelant à un « accord solide qui contribuera à protéger nos enfants et petits-enfants des futures pandémies ».

Le chef de l'OMS a aussi qualifés de « complètement fausses » les affirmations circulant sur les réseaux sociaux et alleurs selon lesquelles l'accord céderait la souveraineté des Etats membres à l'OMS ou lui donnerait le pouvoir d'imposer des confinements et des mandats de vaccination.

« Nous ne pouvons pas permettre que cet accord historique, cette étape importante dans la santé mondiale, soit saboté », a-t-il martelé.

Accord ambitieux 

En mai 2023, l'OMS a déclaré la fin du Covid-19 comme urgence de santé publique de portée internationale, son niveau d'alerte le plus élevé.

Mais parallèlement l'organisation ne cesse de mettre en garde contre un laxisme excessif envers une maladie qui continue de faire des milliers de morts dans le monde.

Le néarlandais Roland Driece, qui co-préside les négociations, a souligné que le projet avait condensé un processus de sept ans en deux ans.

Pour lui l'accord doit être ambitieux, innovant et comporter des engagements clairs.

Concernant les désaccords, il a déclaré que les pays européens voulaient que davantage d'argent soit investi dans la prévention des pandémies, tandis que les pays africains voulaient s'assurer d'avoir accès aux connaissances et au financement nécessaires pour que la prévention fonctionne aussi pour eux.

Et bien sûr un accès adéquat aux moyens comme les vaccins et les traitements.

Il reste deux sessions de deux semaines pour faire un travail « extrême », a-t-il mis en garde.

Le chef de l'OMS s'est montré pessimiste lundi sur la capacité des pays membres à trouver un accord pour mieux combattre les pandémies avant mai, alors que l'urgence suscitée par l'hécatombe du Covid-19 s'estompe.« Les générations futures ne nous pardonneront peut-être pas » de ne pas tenir les engagements pris au plus fort de la pandémie qui a mis l'économie...